« CAF House of Cards EP 2 », la guerre des coulisses..

Élu à la tête de la CAF en 2017, Ahmad Ahmad, candidat à sa propre succession en mars prochain, a été suspendu pour une durée de cinq ans sur décision du Comité d'éthique de la FIFA. Un coup de théâtre qui redistribue les cartes pour la course aux postes de décision.

Les favoris pour succéder à Ahmad Ahmad

Candidat à sa propre succession pour la prochaine élection à la mandature, le désormais ex-président de la CAF Ahmad Ahmad se retrouve hors course. La bataille à la succession du Malgache (qui tient les rênes de la Confédération Africaine de Football depuis le 16 mars 2017) s’annonce rude et âpre…

C’est une première dans l’histoire de la Confédération : quatre candidats ont déposé leurs dossiers respectifs pour l’élection au poste de président de la Confédération : le Sud-Africain Patrice Motsepe, l’Ivoirien Jacques Anouma, le Mauritanien Ahmed Yahya et le président de la FSF Augustin Senghor

Le milliardaire Sud-Africain Patrice Motsepe et président du club des Mamelodi Sundowns, semble être le favori pour le poste et présente tous les atouts pour être le futur homme fort de la CAF. Le Mauritanien Ahmed Yahya, de son coté, est très proche d’Ahmad Ahmad et est présenté comme « le petit protégé » du président de la FIFA. Sans oublier l’Ivoirien Jacques Anouma, un sérieux candidat qui plaît beaucoup à Gianni Infantino (qui l’a désigné ambassadeur de la FIFA) et le Sénégalais Augustin Seghor qui a toutes ses chances pour briguer ce mandat .
La guerre des coulisses bat déjà son plein pour tous ces prétendants à la succession d’Ahmad Ahmad, pour un verdict qui sera connu le 12 mars 2021 au Centre national Mohammed VI de football à Maâmora à l’occasion de l’Assemblée générale de la CAF. Le candidat sud-africain Motsepe semble cocher toutes les cases pour être élu président de la confédération, et certains avancent même qu’il est le candidat « désigné » d’Infantino. Mais face à cette forte proximité de la FIFA et les éventuelles tractations politiques à venir (en cours). tout se décidera au dernier sprint de la course..

Qui pour le conseil de la FIFA

Le Conseil de la FIFA (qui se compose de 37 membres) est présenté comme « l’organe qui définit l’orientation stratégique, notamment en ce qui concerne l’organisation et le développement du football dans le monde ». Au niveau de la CAF, les élections devraient désigner les six nouveaux membres africains qui prendront la relève aux actuels représentants la CAF dans le Conseil de la FIFA. En plus du président Ahmad Ahmad (vice-président du Conseil) on retrouve Hany Abou Rida (Égypte), Tarek Bouchamaoui (Tunisie), Almamy Kabele Camara (Guinée), Lydia Nsekera (Burundi), Walter Nyamilandu (Malawi) et Constant Omari (RD Congo).

Concernant le seul poste à pourvoir dans la catégorie Arabophone, Lusophone et Hispanophone, trois candidats briguent cette opportunité : le président de la fédération marocaine de football, Faouzi Lakjaa, qui fera face à la concurrence de son homologue algérien Kheireddine Zetchi et à l’ancien président de la Fédération égyptienne, Hani Abo Rida, candidat sortant. L’heureux élu prendra la place du tunisien Tarek Bouchamaoui (qui y siège depuis 2015).

Wadie Jary déjà au ComEx de la CAF

Depuis l’annonce de la candidature de Tarek Bouchamaoui à la présidence de la CAF, Wadii Jarii, le président de la Fédération Tunisienne de Football (FTF), n’a pas tardé à réagir, barrant la route aux ambitions de ce premier et affichant clairement ses propres envies. Une information capitale qui a vite mis fin aux spéculations sur les chances de l’homme d’affaires tunisien de briguer la présidence de l’institution africaine, anéantissant complètement ses ambitions.

Les statuts de la CAF n’autorisent qu’une seule candidature par pays et conditionnent celle de la présidence au soutien de la fédération nationale dont est issu le candidat.

Le président de la FTF a fait un choix fort en court-circuitant son compatriote, lui-même membre au comité exécutif de la CAF depuis 2011. Au total, 15 postes sont à pourvoir au sein du prochain ComEx de la CAF, qui procédera le 12 mars 2021 au renouvellement de tous ses membres. Wadi Jary est d’ailleurs le seul candidat pour la zone Afrique du Nord et sera automatiquement élu pour la première fois de sa carrière parmi le nouveau bureau exécutif de la CAF, aux dépens de…Tarek Bouchamaoui.

Si sur le plan africain, la guerre s’annonce féroce entre les quatre candidats avec des enjeux capitaux pour la succession d’Ahmad Ahmad, la position de la FIFA dans cette course pourrait même décider du nom du prochain roi d’Afrique. Enfin, sur le plan national, Wadi El Jarii, qui a bien manœuvré dans les coulisses pour sécuriser son « nouveau poste » au ComEx de la CAF, a fait le choix de rester (pour le moment ?) loin de la guerre de la FIFA..

« CAF House of Cards », histoire d’un duel tuniso-tunisien..