La Tunisie a clôturé son Mondial en terminant dernière de son Groupe B avec un seul petit point mais en repartant avec la maigre consolation de la Coupe du Président (places 25 à 32. ndrl). Les Red Eagles peuvent nourrir bien des regrets mais cette élimination était aussi prévisible et elle nous a permis de montrer tout le travail qu’il reste à faire pour pouvoir être au niveau des Top Nations.
Dans moins de trois mois, les joueurs et le staff devraient se retrouver à Montpellier pour y disputer le tournoi de qualification olympique (TQO) pour une nouvelle revue d’effectif et des ajustements post-Mondial. Avec la grosse incertitude sur la tenue des JO* le staff a du temps pour panser l’après Mondial . Tour d’horizon des questions auxquelles il faudra répondre d’ici là.
Un groupe malmené
Suite au tournoi préparatif du Qatar, Sami Saidi voulait faire de ce Mondial la phase 1 de son projet à 4 ans. Il se déclarait optimiste et même surpris de l’état de forme de son jeune groupe (11 nouveaux joueurs) et s’était donné comme mission de passer le premier tour du Mondial pour accéder « à la vraie compétition » .
Cependant, la compétition aura montré tout autre chose : les joueurs ont le plus souvent semblé incapables de relever la tête dans les moments difficiles. Et si la qualité est bien là (notamment avec Harbaoui, Toumi, Rzig ou la sensation Darmoul, qui a tout d’un futur grand et dont le nom circule déjà en France) la confiance, elle, a fondu comme neige au soleil et la concentration a souvent fait défaut.
Que ce soit face à la Pologne ou pire, face au Brésil, rares ont été les joueurs à surnager quand le bateau Tunisie coulait. La lucidité et la sérénité n’ont en tout cas pas été au rendez-vous lors de cette semaine égyptienne. S’il y a bien eu une constante lors de ces trois matchs c’est l’effondrement physique qu’a traversé le groupe Tunisie à la reprise de la deuxième mi temps : passages à vide récurrents, plus rien ne répond.. Comme si dans la maison Tunisie, on avait du mal à gérer les pics émotionnelles. Les mois qui arrivent ne sont pas de trop pour faire le vide et pour retrouver un climat plus propice à la performance.
Un plan de jeu (trop) pauvre made in Saidi
Depuis notre téléviseur, difficile de dire que cette équipe nous a fait rêver. Un jeu porté principalement sur le duel, à la recherche du un contre un, un jeu stéréotypé réduit à sa plus simple expression individuelle, quand nos adversaires se sont appliqués à jouer collectivement et fait preuve de cœur et de lucidité, comme le Brésil notamment.
Du cœur, la Tunisie en a manqué mais pas que. Il est impensable d’espérer battre les meilleures nations si notre groupe si on n’est pas capable d’être plus tueur et de de se présenter avec un plan de jeu basique. Coach Saidi a privilégié les duels en un contre un, trop peu de décalage dans le jeu et des ailiers présents uniquement sur les contres.
Tactiquement, Saidi s’est entêté avec un 0-6 qui s’est avéré inefficace face à la Pologne ou au Brésil là ou une défense haute (agressive) en 3/3 ou 3/2 aurait été plus pertinente pour gêner nos adversaires.
Si Saidi doit améliorer l’aspect tactique, un grand chantier doit aussi s’ouvrir sur l’aspect mental pour inculquer à nos joueurs cette capacité à maintenir la concentration et à mieux gérer les temps faibles. Cela vaut pour les joueurs mais aussi pour le sélectionneur. Comme l’a très bien illustré notre ami Walid Helali dans ce thread Twitter : la méthode d’animation des temps morts du sélectionneur tunisien a connu beaucoup de variabilité en fonction du niveau de stress et la comparaison avec la gestion du coach brésilien est sans équivoque..
Des soucis et des hommes
Même si en bons tunisiens, nous voyons certainement notre Hand un peu plus beau que ce qu’il n’est véritablement, le retour sur terre est violent pour Saidi qui doit revoir sa copie. Des joueurs ont déçu, d’autres n’ont pas été au niveau lors de ce rendez-vous. Le joueur symbolisant malheureusement le mieux cette défaillance est Mosbah Sanai lors du match contre le Brésil. Deux grossières erreurs qui coûtent à la Tunisie une probable qualification.
Le poids des années dorées et l’omniprésence de certaines anciennes gloires semblent parfois peser sur les épaules de la maison Tunisie. La comparaison avec les générations précédentes peut être difficile à vivre, d’autant plus quand elle est toxique. C’est peu dire quand on voit la récente sortie de notre légende Issam Tej sur les ondes de radio Mosaique FM et qui a de quoi dérouter (disponible ici).
Si la mise à l’écart de Chouiref et Hosni (qui auraient été surpris alcoolisés au stage du Qatar) sont totalement justifiées, la non convocation de l’ailier gauche de l’Espérance Oussama Boughanmi et le faible temps de jeu accordé à Oussama Jaziri font polémique. Saidi s’est privé d’une option à gauche. Pour Tej, Saidi est responsable de ce « fiasco » et doit quitter son poste de sélectionneur car il ne « privilégierait* que les joueurs de son ancien club l’ESS.
Saidi, l’homme de la situation?
Saidi avait été clair. Il veut constituer un groupe pour les 4 prochaines années à venir avec comme premier test la CAN 2022 au Maroc. En interne, l’objectif est de récupérer le trophée continental perdu l’an dernier à Tunis face à l’Égypte. Et pour y arriver, se séparer du sélectionneur 3 mois après sa nomination serait une erreur et un non-sens en terme de management et de gestion de groupe.
Pour Saidi, il est évident que ses choix sont sportifs et humains. La notion d’équilibre de groupe est une donnée fondamentale pour lui. Mais dans un pays rongé par le clubisme et malade de son régionalisme, sa non communication sur le sujet Boughanmi a fait nourrir toutes les suspicions d’anti-Esperantistme facile. Si Saidi doit travailler sa communication, les joueurs doivent aussi intégrer qu’il n’y a pas de place pour le clubisme/régionalisme au sein de la sélection nationale et que l’intérêt supérieur prime avant tout autre chose.
Saidi doit continuer sur sa lancée avec l’échéance de la CAN à venir mais il doit revoir ses plans de jeu et obtenir l’adhésion de tous les joueurs pour en tirer le meilleur. Si la Fédération doit continuer son projet avec Saidi, elle doit l’accompagner avec la présence de nouvelles figures au sein du staff pour l’épauler. L’ancienne gloire Sobhi Sioud, qui a su poser une analyse calme et pertinente dans l’émission TV « Dimanche Sport » a fait un véritable appel du pied pour « aider » la sélection.
Pour un développement à l’image du pays
Les années 90 ont vu la révolution du Hand Tunisien avec un saut qualitatif considérable dans les infrastructures, les centres de formation, le tout appuyé par un soutien massif de l’État. Ce qui a amené le Hand à être le sport le plus populaire au pays après le football et surtout un sport avec un potentiel de victoire bien supérieur au football
Si la Tunisie dispose de véritables pépinières de talents à l’image d un Darmoul ou d’un Toumi, ce développement est aussi très inégalitaire. Ce sont surtout les villes côtières du nord est (dans la longue tradition Bourguibo-Benalienne) qui ont bénéficié de l’appui de l’État. Le Président de la fédération Mourad Mestiri gagnerait à appliquer ce développement à l’ensemble du pays pour augmenter la réserve de joueurs et ainsi faire perdurer le Hand comme sport majeur et d’excellence
L’exode massif des tunisiens pour représenter le Qatar semble également révolu. Le Qatar se tourne aujourd’hui vers une stratégie plus « inclusive » mais les parties prenantes en Tunisie doivent repenser notre championnat, le rendre plus fort, plus compétitif et surtout plus visible afin de concerner un maximum de tunisiens. La fédération doit aussi faire un travail pédagogique et sensibiliser les joueurs sur la gestion de carrière. Les joueurs tunisiens doivent privilégier l’Europe à d’autres destinations exotiques.
Si le football et Wadi Jari occupent la grande partie des talks sports, Mestiri et les acteurs du Hand se doivent d’être plus visibles dans nos medias. À l’image d’un Slim Ben Othman (Directeur Sportif chargé des binationaux au sein de la FTF) avec le football, la fédération aussi doit mettre en place une cellule de veille pour attirer les bi-nationaux très jeunes et augmenter la compétitivité de nos joueurs. Tout un programme..
Une chose est sûre, les parties prenantes de notre Handball doivent tirer les enseignements qu’il faut de cette expérience, se poser les bonnes questions et vite repartir.. surtout dans le calme.
*selon les dernières indiscrétions, Tokyo serait sur le point d’annuler les JO de cet été.
Kelvin Kaemingk
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