À quelques heures du début de la nouvelle saison, le Club Africain, qui a réglé ses derniers "gros" dossiers auprès de la FIFA pour lever son interdiction de recrutement et lancer son mercato, aborde cet exercice avec plus de certitudes et de sérénité. Si la situation financière du club est meilleure, elle demeure tout de même fragile. Tentatives d'explication..
En grande difficulté économique (nombreux litiges et impayés), sportive et de gouvernance, le Club Africain a connu un véritable nouveau souffle avec l’arrivée du Bureau Directeur de Youssel Elmi. Dès son investiture, la nouvelle équipe dirigeante s’est engagée dans une opération commando pour sauver le club du naufrage. Une task force qui s’est déclinée en deux volets :
1- Un volet sportif, où il a fallu apporter une nouvelle énergie et redynamiser un effectif entamé psychologiquement et mentalement pour lui permettre d’assurer un maintien inespéré (le CA se sauve à la dernière journée)
2- Un volet administratif, en adoptant une nouvelle approche basée sur les négociations avec les différents créanciers (OM, le clan Fabrice Ondama..) pour régler tous les dossiers de la FIFA qui menaçaient la pérennité du club.
Et de ce point de vue, force est de constater qu’Elmi et son bureau ont réussi sur tous les plans ! Les risques de faillite, de sanctions de la FIFA et la crainte de la relégation ne sont plus que des mauvais souvenirs..
Une relative stabilité économique
Si la gestion d’Abdessalem Younsi a été calamiteuse, il faut tout de même lui reconnaître le partenariat historique avec Qatar Airways. Un deal d’une durée 4 ans et estimé à 24Mio DTN (8Mio USD). Une somme conséquente qui a permis de régler les dossiers compliqués, rétablir un équilibre budgétaire et avoir par conséquent une meilleure visibilité sur les marges de manœuvre du club sur le moyen terme.
Et une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, le CA a officialisé lors de son 101ème anniversaire la prolongation de son partenariat avec l’opérateur téléphonique Oredoo. Engagés depuis 2014, les deux acteurs continuent ainsi l’aventure et ce pour un montant estimé à 2.5Mio DTN / an hors bonus (on parle d’une valeur maximale pouvant atteindre les 4Mio DTN)
Les deux acteurs ont également convenus de poursuivre l’aventure « Lefri9i Mobile » (à l’arrêt sous l’ère Younsi) avec une nouvelle négociation commerciale qui devrait se situer aux alentours des 2Mio DTN par an.
C’est donc une nouvelle page qui se tourne au profit de la mise en place d’une politique de diversification des recettes avec des acteurs économiques solides qui permettront au club de Bab Jedid de mieux planifier sa croissance et son développement.
Un effectif riche et des ambitions légitimes
Sur le plan sportif. Montassar Louhichi a dû composer avec une équipe fatiguée mentalement, limitée (en nombre et en qualité) et des joueurs qui n’étaient pas payés depuis plusieurs mois. Malgré un beau parcours en coupe de Tunisie (finale perdue aux TAB contre le CSS), le Club Africain a vécu une saison très éprouvante avec un sauvetage à l’ultime journée.
La levée des sanctions de la FIFA a permis au Club Africain de réaliser un mercato très complet avec un recrutement XXL. La nouvelle direction et Montassar Louhichi ont engagé 8 nouveaux joueurs pour à la fois assurer une montée en qualité et pouvoir faire de la rotation. On notera le retour de Nader Ghandri mais aussi des paris comme le gardien international Moez Hassen et de belles pioches comme Nabil Lamara, Larry Azouni, Ali Amri, Amadou Sabo et Abdennour Belhocini. Avec un tel recrutement, et la prolongation du jeune Chiheb Laabidi (grand talent des rouges et blancs), le club affirme sa volonté de redevenir un acteur majeur du championnat. Ceci dit, il faudra du temps à Montassar Louhichi pour trouver la bonne formule et façonner son équipe, mais ce CA version 2021-22 est clairement armé pour jouer les premiers rôles en LP1.
Ce nouveau visage sportif s’accompagne aussi d’une nouvelle politique salariale avec la fin de l’inflation sur les salaires. Le club a mis en place une nouvelle grille plus équilibrée afin d’assurer au mieux une bonne gestion économique. Beaucoup de ces nouvelles recrues sont arrivées libres (et donc sans indemnités de transferts à payer)
En conclusion, le Club Africain voit doucement le bout du tunnel et sort la tête de l’eau pour repartir sur un nouveau cycle. Après plusieurs mois de galères, le club longtemps embourbé dans des dossier qui semblaient s’éterniser, entrevoit enfin le chemin du renouveau, à quelques heures d’une nouvelle saison qui s’annonce déjà passionnante.