Nommé à la tête des aigles de Carthage après la dernière CAN, à la place de Mondher Kebaier, Jalel Kadri (50 ans), jusqu'ici sélectionneur adjoint, aura la lourde responsabilité d'emmener la Tunisie pour sa sixième phase finale de la coupe du monde. Une mission qui s'annonce compliquée et challengeante, face à un adversaire qui jouera sa chance à fond.
Pour sa première conférence de presse à la tête des aigles de Carthage, Jalel Kadri a dévoilé jeudi dernier sa première liste élargie de 28 joueurs convoqués pour affronter le Mali les 25 et 29 mars prochains. Entouré de ses deux adjoints et anciens champions d’Afrique 2004, Ali Boumnijel et Selim Benachour, Kadri s’est expliqué sur ses choix et l’importance que revêt ce rendez-vous pour tout un peuple.
Les retours de certains cadres…
Pour affronter le Mali, le natif de Tozeur s’est employé à composer un groupe homogène et équilibré. S’il a reconduit la plupart des joueurs présents au Cameroun il y a deux mois (à la Coupe d’Afrique des Nations), Kadri s’est démarqué de son prédécesseur avec quelques choix forts. Dans les cages, si les trois gardiens Béchir Ben Said, Aymen Dahmen et Ali Jemal figurent sur la liste dans la continuité de la CAN, le keeper du Club Africain Mouez Hassen fait son retour en sélection, lui qui était écarté après la Coupe Arabe. Moez Ben Cherifia, très performant et régulier depuis le début de la saison avec l’Espérance, n’a, quant à lui, pas été convoqué.
Pas de surprises en défense, à l’exception du retour du polyvalent Nader Ghandri. Le grand milieu de terrain du Club Africain complétera une ligne arrière composée par le duo Ifa-Talbi. Au milieu, la sélection enregistre le comeback de Ferjani Sassi qui a manqué la dernière CAN. Très performant avec Al Duhail et récent vainqueur de la Amir Cup au Qatar, il effectue un retour logique au sein du groupe.
Un autre cadre a également fait son retour en sélection, après un peu plus de deux ans d’absence, il s’agit de l’attaquant Taha Yassine Khenissi. L’ancien sociétaire de l’EST, aujourd’hui au Koweït Sporting Club de Nabil Maâloul, apportera toute sa grinta et son sens du but. Le joueur au profil assez atypique, nous sera utile pour ces deux matchs s’annonçant exigeants physiquement et mentalement, tout comme l’excellent Mortadha Ben Ouanes, métamorphisé depuis le début de l’année avec Kasimpasa. Repositionné en ailier droit, l’ancien joueur de l’Étoile affiche régulièrement des performances intéressantes qui lui ont ouvert les portes de la sélection.
Khazri et Bronn forfaits
Blessé avec le Football Club de Metz ce dimanche, Dylan Bronn a déclaré forfait pour ce rendez-vous, au même titre que Wahbi Khazri, le capitaine de la sélection tunisienne souffre toujours de la cheville. Deux grandes pertes que Jalel Kadri devra vite compenser. Un autre doute subsiste concernant la présence du milieu du FC Cologne, Ellyes Skhiri. Également souffrant, il suit un traitement spécifique pour être prêt à Bamako. Enfin, Wajdi Kechrida, en manque de temps de jeu avec la Salernitana depuis le début de l’année, est (logiquement) absent, tout comme le latéral gauche de l’Espérance Sportive de Tunis, Mohamed Amine Ben Hamida, Seifeddine Khaoui ou encore Hamza Rafia.
Une pression particulière
Le sélectionneur national a globalement décidé d’opter pour la stabilité ai sein de son groupe avant ce rendez-vous ô combien important. Malgré son manque d’expérience africaine, Jalel Kadri (qui dégage beaucoup de calme et de sérénité) affiche un état d’esprit conquérant.
Entouré de deux adjoints ayant évolué sous la houlette de Roger Lemerre, Kadri aura un baptême de feu très particulier avec la lourde tâche de réussir en un laps de temps très court une qualification impérative au mondial qatari. Il faudra tout le savoir-faire « à la tunisienne » mais aussi beaucoup de contrôle émotionnel pour gérer la double confrontation contre le Mali les 25 et 29 mars prochains : des atouts que voudra démontrer le staff des Aigles de Carthage pour réussir ce rendez-vous qu’attend toute une nation..