Outrageusement dominateurs sur l’ensemble d’un derby maghrébin qui s’annonçait à leur portée, les Sang et Or ont (encore) été mal récompensés et se sont fait punir à Radès par des Sétifiens hyper réalistes (0-1). Une élimination cruelle pour les hommes de Radhi Jaïdi, dont l’aventure s’arrête au stade des quarts de finale. Le compte rendu
Après son (très) frustrant nul à Alger lors d’une manche aller aux statistiques sans appel et à qui il n’aura manqué que les buts, l’Espérance avait à peine le temps de nourrir quelques regrets que les « vieux démons » de la fameuse finale de 1999 contre le Raja ont commencé à resurgir dans le giron du club (une finale au scénario semblable, que les Sang & Or avaient perdue aux TAB après avoir manqué une ribambelle d’occasions à l’aller, ndlr).
Lors de ce match piège par excellence, joué de surcroit dans un stade de Radès qui sonnait creux (l’Espérance purgeant son deuxième match à huis clos), les protégés de Radhi Jaïdi entendaient chasser ce mauvais souvenir en matérialisant la supériorité technique montrée à l’aller et en se mettant à l’abri le plus vite possible. Contraint de faire sans son playmaker et homme en forme, Sabir Bougrine (blessé à l’aller), le technicien tunisien a reconduit son 4-3-3 hybride (qui se transforme en 3-4-3 en phase offensive). Hamdou Elhouni a pris place devant Ilyes Chetti dans le couloir gauche. Mohamed Ali Ben Hammouda a, quant à lui, été préféré à Kingsley Eduwo sur le front de l’attaque. En face, le néo coach serbe de l’ESS, Darko Novic, a récupéré Hocine Laribi dans l’axe de la défense et pouvait compter sur un groupe super motivé, avec des individualités comme Abdelmoumene Djabou ou Akram Djahnit, capables de faire basculer le match à tout moment.
Les Espérantistes vont d’emblée chercher haut les Sétifiens et solliciter un Sofiane Khedaïria tout de suite rentré dans son match avec une déviation en corner dès la (1’) puis une sortie sur Ben Hammouda à la (3’). Moins dynamiques qu’à leur habitude, les coéquipiers de Ghailene Chaalali ont manqué de mobilité dans leur jeu et se sont montrés étonnement attentistes. En face, les Sétifiens, très appliqués, vont s’avérer plus dangereux d’abord par Kendouci, qui, bien qu’idéalement placé, reprend au-dessus de la tête un centre de Riyad Benayad, avant que Djabou (en renard de surface) ne profite d’une approximation de la défense Sang & Or et du gardien Moez Ben Chrifia pour ouvrir le score (0-1, 21’). Cueillis à froid dans une mi-temps où il sont passés à côté de leur sujet, les protégés Radhi Jaïdi vont timidement réagir durant ce premier acte. Si Elhouni a frappé juste à côté des buts de Khedaïria (31’), le retour aux vestiaires avec deux buts à remonter (et le temps jouant pour les Algériens) était nécessaire pour remettre les pendules à l’heure.
Lors du 2ème Half, le coach des Sang & Or va passer à une défense à trois avec le repositionnement de Coulibaly dans l’axe et de Raed Fedaa, monté d’un cran. L’Espérance aura dès lors son « momentum » avec 3 grosses occasions coup sur coup : d’abord à la (53’) sur coup franc direct de Ben Romdhane, puis dans la foulée avec la tête décroisée de Ben Hammouda qui trouve un Khedaïria exceptionnel (54’). Dans la foulée, Iwuala, bien placé, est un peu court pour ajuster son ballon de la tête.. Avec l’entrée d’Eduwo (très précieux dans le jeu en déviation) et des Sétifiens acculés dans leur zone, les camarades de Chetti (étincelant sur son couloir gauche hier) vont encore jouer de malchance sur les tirs instantanés d’Elhouni sauvé par le keeper algérien (57’), puis de Chaalali qui voit sa reprise heurter le poteau (68’). À la conclusion d’une belle action collective, l’international tunisien (bien qu’idéalement placé) croise trop son centre tir (78’)
Malgré un dernier ballon Sang & Or sur la transversale dans les arrêts de jeu et avec une efficacité poussée à l’extrême, les Algériens vont tenir jusqu’au coup de sifflet final une qualification qu’ils ont crânement défendue, et ce en dépit de stats très en deçà de leurs adversaires. Très mal récompensés (0 buts pour 13 tirs cadrés sur les 2 manches de ce quart de finale), les hommes de Radhi Jaïdi ont, quant à eux, laissé filer une qualification qui leur tendait les bras et voient leur aventure s’arrêter au stade prématuré des quarts de finale.
Le club de Bab Souika devra vite oublier cette contre-performance et se concentrer sur des Playoffs qui s’annoncent très disputés. Le staff Sang & Or va (re)faire face à l’équation posée à l’intersaison : comme se réinventer tout en préservant l’ADN de la gagne et des titres ? Un vrai « Big Challenge » pour Jaïdi qui sera, cette fois, encore plus attendu pour matérialiser (dans un contexte de plus forte adversité) l’embellie montrée par le Doyen des clubs tunisiens depuis le mois d’Août. Alors wait and see..