Ons Jabeur se qualifie pour la deuxième fois consécutive pour les quarts de finale de Wimbledon. Son parcours a été solide mais le chemin reste semé d'embuche jusqu'en finale.
4 matchs, 0 set perdus, 23 jeux concédés et moins de 5 heures passées sur le court, voici le bilan chiffrée de cette première semaine à Wimbledon pour Ons Jabeur. Après l’élimination des favorites naturelles (Swiatek, Kontaveit, Sakkari), des lègendes sur le retour (Serena Williams) ou encore des joueuses les plus en forme sur gazon (Kvitova,Garcia), la tunisienne est la seule rescapée du top 10 avec Badosa.
Un Wimbledon plein de surprises avec des quart de finalistes inédits
Dans le tableau féminin dont les huitièmes se jouent encore aujourd’hui plusieurs joueuses qui ont impressionnées passeront de gros tests : Cornet face à Tomljanovic ou encore Badosa face à Halep. Cette partie haute du tableau encore très dense verra à minima une tete de série en quart de finales. A contrario la partie basse est pleine de surprises : Maria, Niemeier et Bouzkova accèdent pour la première fois à la deuxième semaine d’un Grand Chelem. La tchèque sera la prochaine adversaire de Jabeur et elle a été tout simplement redoutable. La numéro 66 au classement WTA a accroché à son tableau de chasse Collins, Li, Riske et Garcia. Elle a meme défié tous les pronostics car au delà du deuxième tour, elle a tout le temps joué des adversaires mieux classés. La jeune tchèque a laissé pas mal d’énergie sur le court avec quasiment 7 heures passées sur le gazon londonien.
Une favorite à la hauteur des attentes et un match référence face à Mertens
Ons Jabeur a enchainé suite à son match contre la belge Elise Mertens sa neuvième victoire consécutive sur gazon en simple (11 en incluant le double lors du tournoi d’Eastbourne avec Serena Williams). Il ne fait plus aucun doute que la tunisienne a comme surface favorite le gazon avec deux titres remportés et deux quarts de finale d’affilée en 2021 et en 2022 à Londres. Fraichement classée deuxième mondiale, elle a abordé le tournoi avec une assurance et une solidité qu’on a rarement vu chez elle en grand chelem. Certes la concurrence ne fut pas très rude lors des deux premiers tours mais Jabeur n’aura laissé que des miettes à Bjorklund et Kawa. Des pourcentages de points sur le premier service de 80%, la conversion des balles de break à chaque fois ou presque mais aussi ce rouleau compresseur qui se met en route : 7 jeux d’affilés contre la suédoise et 9 contre la polonaise pour conclure le match et le second set 6-0. Au troisième tour contre Diane Parry tombeuse Kanepi, la tunisienne a enchaine 14 points d’affilé pour s’adjuger le deuxième set 6-3 en 29 minutes. Il n’est pas certain il y a un an que Jabeur aurait aussi peu cédé en quatre matchs sur le gazon londonien.
Forte de ces trois premiers matchs tout en maitrise, le huitième de finale faisait office de premier test dans ce championship. Mertens victorieuse de Kerber, demi-finaliste l’an dernier, aura été dangereuse du début jusqu’à la fin. Elle avait meme réussi à faire déjouer la tunisienne dans le tie break du premier set avec pas moins de cinq balles pour conlure à 6-3, 7-6 et 9-8. A chaque fois Jabeur avait une réponse et notamment cela passait par le point faible de la belge : son coup droit. Ce match extremment disputé a permis de dégager plusieurs enseignements : la palette tactique de Jabeur est assez large quand ses coups préférentiels ne lui réussissent pas, la tunisienne est à un très bon niveau de service depuis le début du tournoi et enfin c’est elle qui gagne la guerre des nerfs avec ses adversaires. Très expressive sur le terrain hier, Jabeur endosse peu à peu ce costume de patronne sur le terrain. Son classement et son niveau le lui permettent aujourd’hui et elle devra savoir s’en servir.
Pour reprendre une formule galvaudée mais qui prend tout son sens, il faut prendre les matchs les uns après les autres désormais. Le reve est permis mais il passe tout d’abord par l’obstacle Bouzkova demain.