Paroles de volleyeuses | Abir Othmani

Chaque semaine, Ettachkila invite une volleyeuse pour parler carrière, anecdotes, coups de cœur.. Place dans ce premier numéro à la centrale du Club Féminin de Carthage Abir Othmani. Une professionnelle à la régularité exemplaire et l’un des plus beaux palmarès encore en activité du volley tunisien.

Qu’est-ce qui te distingue des autres ?

Mon caractère bien trempé (rires)

Quelle est la joueuse la plus forte que tu as affrontée ?

La Kényane Brackcides Khadambi que j’avais affrontée, à tout juste 20 ans, lors de mon premier Championnat d’Afrique des Nations en 2011. Capable d’évoluer aux postes 4, 2, ou encore au centre. Elle est dotée d’une détente phénoménale et m’avait fait forte impression. Avec des yeux écarquillés, je la regardais voler littéralement au filet. Une force de la nature.  

La joueuse la plus fêtarde, celle qui met le plus d’ambiance ?

Maïssa Lengliz.

Une joueuse perdue de vue avec qui tu aimerais renouer contact ?

Zohra Zhayra, l’ancienne passeuse de Club Sportif Sfaxien et de l’Équipe Nationale.

Trois volleyeuses ou volleyeurs que tu admires ?

La réceptionneuse-attaquante brésilienne Jaqueline Carvalho. Les centrales brésiliennes Ana Carolina da Silva et Caroline Gattaz. J’ajouterai Earvin Ngapeth chez les garçons, un fou furieux.  

Le moment le plus marquant de ta carrière ?

Mon premier Championnat d’Afrique des clubs en 2017. Le plus beau titre, celui qui offre au volleyball féminin tunisien sa première couronne après 28 ans de disette. Inoubliable !

Le moment de ta carrière où tu t’es sentie la plus forte ?

Sans doute lors de notre premier doublé en 2015 (avec le Club Féminin de Carthage, ndlr). Je me sentais invincible.

Ta plus grande fierté ?

Le fait de figurer parmi les volleyeuses les plus titrées en Tunisie.

Ton plus grand regret ?

Je n’en ai pas.

À quoi as-tu renoncé ?

À des moments précieux avec ma famille et mes amis. Aux vacances et aux étés, que je passais en stages à faire deux séances d’entraînement par jour. Mais c’est le prix à payer pour durer à ce niveau.

Une anecdote que tu n’as jamais racontée ?

En Championnat d’Afrique des clubs de 2017 (organisé à Monastir), on s’apprêtait à disputer le titre aux égyptiennes de Shams Club qui avaient éliminé en demi-finale Al Ahly, nos bourrelles de l’édition précédente. On voulait absolument gagner malgré la difficulté de la mission. Juste avant la finale, notre coach italien de l’époque, Francesco (dit «Keky») Cadeddu, entre aux vestiaires. Dans un silence religieux, il déploie le drapeau tunisien et nous dit : « moi je ne suis pas tunisien, mais je voudrais que vous jouiez aujourd’hui pour ce drapeau ». Ça nous avait galvanisées et on a soulevé le trophée dans la foulée !