Le technicien ibérique n’a même pas dirigé son dernier match face au CS Chebba, le divorce avec l’équipe du Sahel était déjà consommé
C’est désormais officiel, Juan Carlos Garrido, n’est plus l’entraîneur de l’Etoile Sportive du Sahel. Le club a annoncé ce samedi qu’il s’est séparé de l’Espagnol et de son staff. Son successeur n’est pas encore connu. L’équipe du Sahel, finaliste malheureuse de la coupe de Tunisie l’année dernière et Champion(ne) arabe des clubs en titre, a réalisé une très mauvaise phase aller en ligue 1 PRO.
Ils ne sont que 6e du classement après 14 journées, avec seulement cinq victoires pour cinq nuls et quatre défaites. En Ligue des champions, l’ESS a terminé 1e du groupe B, et jouera le Wydad Casablance en quarts de finale de la CAF champions league.
Le club avance une séparation à l’amiable avec le technicien ibérique. Il faut dire que Ridha Charfeddine était extrêmement réticent à opérer ce changement et que ce n’est pas une décision prise à la légère, ni à la hâte. Malheureusement, les résultats nationaux ont été extrêmement décevants depuis quelques matchs, et les sorties médiatiques de l’entraîneur partant, ne l’ont pas aidé dans sa guerre « à distance » avec le président du club.
Quel bilan pour Garrido ?
Juan Carlos Garrido (50 ans) avait démarré son aventure africaine avec une brillante victoire face à El Ahly d’Egypte en Champions League à Rades (1-0), depuis, il a réalisé 4 victoires pour deux défaites dans la compétition. Permettant à son équipe de se qualifier à la première place de sa poule, en attendant sa confrontation face au Wydad fin février-début mars. En championnat tunisien, il reste sur une série de 5 matchs sans victoire, avec trois défaites à Metlaoui, à Bardo et face à l’Espérance de Tunis, et deux matchs nuls face au Club Africain et le CS Sfaxien. Un bilan très faible pour un club du standing de l’Etoile du Sahel, malgré la complexité de ces adversaires
Dans quelles conditions ?
Arrivé à la tête de l’équipe première en Novembre dernier, Garrido a vécu beaucoup de moments difficiles avec l’équipe du Sahel. Loin de chez lui pour des travaux au stade de Sousse, privé de joueurs cadres pour blessures de longues durées, tels que Yassine Chikhaoui, Wajdi Kechrida ou Saddam Ben Aziza, travaillant dans un cadre très tendu avec des joueurs impayés (ils ont fait une grève cette semaine), et faisant avec un président, disons-le, qui n’a jamais apporté son soutien total à un entraîneur qu’il a pourtant choisi lui même …
Mais, remettons les choses dans leur cadre et rappelons les conditions qui ont précédé l’arrivé de Garrido. La liste est longue mais voici quelques épisodes : Le départ « forcé » de Faouzi Benzarti et toute l’équipe de la section football, la pige de l’intérimaire Rafik Mhamdi, le passage éclair de Karim Hagui au poste de directeur sportif, la fausse arrivée d’Albert Cartier à la tête de l’équipe, le faux départ de Ridha Charfeddine du club, les différentes démissions au sein de la direction du club, l’assemblée générale qui n’a jamais eu lieu, le départ de l’algérien Benkhenchouch l’un des meilleurs éléments de l’équipe au mercato d’hiver, le « cas » Wajdi Kechrida qui attend son bon de sortie depuis un an, et beaucoup d’autres problèmes qui s’accumulent, et qui n’offrent, au final, aucune stabilité à cette équipe d’exprimer tout son talent.
Garrido un fusible, Charfeddine a cramé son dernier joker ?
L’histoire est un éternel recommencement pour Ridha Charfeddine. Les supporters d’impatientent devant sa politique de management, et ne comprennent pas tous ces choix extra-sportifs. Il a certes dépensé beaucoup de millions de dinars de sa fortune personnelle, et le départ de Garrido, annoncé pour une somme avoisinant les 400 milles dollars, ne sera pas facile à digérer, mais il sera attendu sur le choix de son entraîneur. Si les noms de Roger Lemerre (Encore lui !), Adel Chadli, voir Montassar Louhichi, Skander Kasri ou Mohamed Mkacher, circulent, ce n’est pas le nom du technicien qui importe le plus, mais le projet qu’il propose derrière. Juan Garrido était présenté pour son jeu offensif et sa vision « espagnole » du foot, mais l’équipe n’a jamais adhéré à ces idées et beaucoup de pépites ont payé ces choix parfois incompréhensibles.
Un effectif qui possède Ben Aziza, Sallemi, Kechrida, Ben Ouannes, Haj Mohamed, Ben Amor, Belarbi, Gonzalez, Zerdoum ou Laairbi pour ne citer qu’eux, a juste besoin de stabilité, de confiance et peut-être d’un belle pelouse …
Affaire à suivre …