CAF CL : L’ESS, une élimination et des regrets

L’Etoile Sportive du Sahel a quitté la compétition africaine, en quart de finale, face aux marocains du Wydad. Retour sur cet échec et ses explications

L’Etoile a joué une mi-temps sur quatre

Les joueurs du Sahel étaient pourtant prévenus, une qualification face au dernier finaliste de la Ligue des Champions, du standing du Wydad Casablanca, exige une grande adversité pour espérer de passer ce tour.

Après leur défaite logique et presque facile, admettons-le, au match aller (2-0), face à des marocains pragmatiques et réalistes, les coéquipiers de Saddam Ben Aziza, ont beaucoup ronronné durant les 45 premières minutes à Rades. Incapables de forcer le coffre fort imposé par les Wydadis, les hommes de Kais Zouaghi, ont asphyxié leur adversaire en deuxième période. Malgré le but de Karim Laaribi, et la multitude d’occasions, avec une possession de balle avoisinant les 75%, et un nombre incalculable de coup de pieds arrêtés, l’équipe du Sahel n’a pas réussi à marquer ce deuxième but, qui aurait pu enflammé un stade, déjà en feu. La baraka marocaine, la malchance ou le gardien du Wydad, les explications seraient nombreuses pour les plus fanatiques, mais l’aventure s’arrête ici pour cette valeureuse formation du Sahel, qui a malheureusement manqué sa qualification à Casablanca et non pas à Tunis.

Le départ de Garrido, ou le mauvais timing

A une semaine du match aller face au Wydad, la formation du Sahel n’avait toujours pas trouvé d’entraîneur à la place du partant Juan Carlos Garrido. Le technicien ibérique, devenu indésirable pour beaucoup d’hommes forts à l’Etoile, a réussi l’exploit de se qualifier à la tête du groupe B en CL. Sa mauvaise passe en championnat et sa guerre ouverte avec le président Ridha Charfeddine lui ont coûté sa place, mais le timing reste très incompréhensible. La direction du club, qui misait sur le sauveur de toujours Roger Lemerre, n’a pas réussi à trouver un compris avec le vieux français, et a sorti la carte du novice Kais Zouaghi dans la precipitation. Sans faire le procès du jeune technicien, certains de ses choix tactiques, surtout au match aller, n’ont pas facilité les tâches de son équipe malgré sa très belle deuxième mi-temps à Rades. Tout ceci, conjugué à l’expérience de Juan Carlos Garrido, passé sur le banc du Wydad, a fini par éliminer les tunisiens, sur une double confrontation qui s’est joué sur quelques détails.

Un effectif riche mais mal exploité

La richesse de cette équipe, avec un effectif de 26 joueurs, nous laisse parfois perplexe sur son vrai potentiel. Avec des individualités comme Ben Ouannes, Kechrida sur les côtés, un milieu composé de Ben Amor, Methnani, Baâyou ou Msakni, des créateurs tels que Belarbi, Chikhaoui, Gonzalez et deux attaquants du niveau de Laaribi ou Coulibaly … sur le papier, la richesse et la polyvalence de ce groupe, offre beaucoup de possibilités et de solutions. Il a suffit de jouer la carte de la stabilité sportive et de choisir les bonnes personnes eu bons moments. Malheureusement, certains choix sportifs, comme le poste de gardien de but, la charnière centrale et les jeunes recrues comme l’Algérien Zerdoum, restent des énigmes toujours pas résolus. La suite de la saison s’annonce compliqué pour le club du Sahel, de part les difficultés financières de Ridha Charfeddine, et surtout l’enjeu sportif pour aller chercher une place sur le podium et espérer de disputer à nouveau la compétition africaine.