Abdessalem Younsi joue son va-tout..

Dans un contexte de guéguerre entre le président du Club Africain et une grande frange des supporteurs, le club de Beb Jedid continue à trinquer financièrement et sportivement. Abdessalem Younsi a dernièrement tenté un All-in.. Entre tergiversation et lueur d'espoir, l'éclairage d'Ettachkila.

Une communication sur fond de mensonges..

Contesté depuis plusieurs mois et de plus en plus isolé au sein même de son bureau, le président Abdessalem Younsi essaye tant bien que mal de calmer la colère des supporteurs et résister à la pression quotidienne autour de lui. Même si sa destitution semble actée et son départ à la tête du CA n’est qu’une question de quelques jours…

En effet, à l’initiative de quelques adhérents du Club Africain, la Fédération Tunisienne de Football et son homme fort, Wadi El Jarii, ont fini par accepter d’engager un processus électoral anticipé et programmer une assemblée générale le 21 février prochain, en vue d’élire un nouveau bureau directeur. Mais si cette nouvelle a calmé partiellement le mécontentement des groupes des supporteurs, c’est la levée de l’interdiction de recrutement qui occupe (toujours) les esprits de ces derniers (dans un contexte flou et insupportable pour beaucoup). Malgré les énormes efforts consentis par les Tifosi (efforts ayant permis d’effacer près de 6 millions de dinars de l’ardoise), le Club Africain fait encore et toujours face à une multitude de dossiers de la part des commissions de litiges de la FIFA, qui s’élèvent à 13 millions de dinars.

Le première tranche du contrat de Qatar Airways (5,3 millions de dinars), censée servir à boucler quelques uns de ces litiges, a finalement été dépensée sur un recrutement XXL (9 nouveaux joueurs sont en attente d’être qualifiés cette saison). Si la qualité de ces recrues est incontestable aux yeux du public, c’est le flou qui entoure leurs arrivées et surtout le timing de leur qualification qui exaspèrent les rouges et blanc. Les multiples promesses de la direction actuelle de faire le nécessaire auprès des instances internationales n’ont jamais vu le jour. Pire encore, le constat d’échec autour de leurs « mensonges » et le manque de moyens financiers devient de plus en plus insoutenable pour la grande majorité du public.

Un grand contrat de sponsoring émiratis : trop beau pour être vrai

Après avoir touché la première tranche du contrat de sponsoring de Qatar Airways, Younsi avait tout misé sur la deuxième tranche, censée arriver fin janvier, en plus d’un grand emprunt garanti par Hamadi Bousbiaa, pour régler tous les litiges et qualifier ces joueurs. Mais rien de tout ça ne s’est produit, et le président du Club Africain s’est trouvé dos au mur.. Face à cette situation, il a alors tenté un dernier coup de poker : Des investisseurs arabes seraient en mesure de signer un grand contrat de sponsoring avec le CA.

L’information a fuité en début de semaine, via quelques personnalités autour du club (Mejdi Khelifi, Mounir Balti et Kamel Ben Khelil (l’ex porte parole du club) qui ont laissé entendre l’imminente signature d’un énorme contrat de sponsoring avec un partenaire des Émirats Arabes Unis. Ce dernier serait prêt à avancer l’équivalent de 4,5 millions d’euros par un cabinet d’avocat français, afin de payer tous les litiges du club..

Depuis, aucune annonce n’est faite.. Pire encore, l’ancien dirigeant Mounir Balti a même infirmé la première version (sur radio IFM). En effet, coincé par le manque de solutions en Tunisie pour trouver les fonds nécessaires, Abdesssalem Younsi a reçu une fin de non-recevoir par plusieurs banques tunisiennes, pour lui prêter de l’argent) le président du Club Africain s’est tourné vers des hommes d’affaires émiratis pour obtenir un gros prêt personnel garanti. Cet argent sera utilisé pour payer les litiges de la FIFA et qualifier ainsi ses nouvelles recrues. Reste à savoir que cet emprunt (sous couverture d’un contrat de sponsoring) est une opération financière complexe et délicate..

Enfin, cette dernière manœuvre de Younsi semble (selon plusieurs sources) en bonne voie, mais face à la situation sportive du club, qui patauge au fond du classement de la LP1 et la deadline fixé par les groupes des supporteurs (le mercredi 27 janvier), les choses pourront prendre une tournure dangereuse la semaine prochaine. Le destin de ce club centenaire se jouera dans les jours à venir..