[BLOG] Grandeur et misère d’un champion..

25 novembre 2020 restera comme une date funeste pour tout amateur de ballon rond qui se respecte, El Diez nous a quitté pour d'autres cieux..

Entre drogue, fantaisiste, mafia et football, la légende a conquis les cœurs et a attiré l’attention, l’admiration et parfois le mépris de toute la planète. Entre les anciennes revues de foot que me donnait mon oncle quand j’étais petit et tous ce qu’il me racontait je n’ai jamais su comprendre ce mythe, ce joueur. Je me plongeais dans ces revues, en regardant les images et en lisant les articles (de Onze et aussi de Mondial avant qu’elles ne deviennent une seule revue Onze Mondial) avec admiration. Je me souviens un certain été de 1990 suivant « ma première » coupe du monde, petit enfant encore mais admirateur de ce phénomène le numéro dix argentin : « C’est qui ce dribbleur fou? », « C’est Maradona, le meilleur joueur du monde! » on me répond et je ne me suis pas arrêté là pour vraiment le connaitre.

Il grandit comme tous les enfants de son quartier de Villa Fiorito à Buenos-Aires et grandit avec lui le rêve de tout gamin, être riche et populaire : un grand footballeur en somme!
Dès ses premières années, le génie tapa dans le ballon avec beaucoup de maitrise, il a gravi les échelons de son premier club Argentinos Juniors, plus vite que prévu et arrive à intégrer le championnat du Campeonato Nacional à seulement 16 ans : le gamin goute au succès tôt, très tôt et à la reconnaissance des millions de supporters après sa saison 1981 au sein de son club de cœur : Boca Juniors. Maradona était le phénomène incontestable et le génie incontesté.

Il tapa vite au bon œil des espagnols de Barça et devient barcelonais juste après le mondial 82 et passe 2 saisons. Ces deux saisons que la mémoire sportive ne peut oublier avec les multiples agressions des défenseurs à son égard.
Andoni Goikoetxea le tacla un jour noir et brise sa cheville : choc national en argentine, mépris de tout le monde football. Après cette épisode, l’enfant gentil ne l’est plus. Sitôt rétabli, il revient avec son air de revanche. Avec ce mémorable match de finale de la coupe d’Espagne devant le roi Juan Carlos, il se vengea de son bourreau Andoni Goikoetxea et déclencha une bagarre générale qui reste dans les annales du football. Il a mis une croix rouge sur sa relation avec l’Espagne en laissant des souvenirs de toutes couleurs.

L’enfant terrible est allé depuis 1984 défier toute l’Italie : vers Naples, vers les plus belles années de sa carrière et encore les plus mouvementées. Une équipe modeste mais populaire, incomparable avec les « riches » Milanais ou encore turinois (Juventus). A lui seul l’artiste, il leurs a tout fait voir : deux scudetti, une coppa, une supercoppa et une Europa League (jadis UEFA Cup). Toute une reconnaissance vers ce grand maître, historique et qu’il est jusqu’à aujourd’hui une légende vivante et une histoire que raconte les grands aux petits. Générations après générations, un statut et des cœurs conquis de tout le sud Italien qui a pu, grâce à un seul homme, défier tout un nord arrogant.

Mais l’Italie c’est aussi la Mafia, la drogue, les relations suspectes, les femmes, les nuits sans fin et tout ce monde qui a tant salit l’artiste et qui a précipité sa sortie. Entre temps, « sa » coupe du monde au Mexique 86, sa fameuse main, son match d’anthologie et ce but de rêve 4 années seulement après la guerre des Malouines, Maradona remporta pour son pays une guerre et une coupe qui est resté dans les anales comme sa coupe, à lui seul, le roi, le gamin en or (El Pibe Del Oro).

La descente aux enfers commença juste après son mondial italien, le fou défia toute une nation qui l’a supporté. Il a créé cette cassure et l’histoire d’amour se termine sur son pénalty face au mythique Zenga qui renvoya l’argentine à Rome en finale et renvoya à jamais le roi des cœurs des italiens. Leurs vengeances ne fut attendre. 3 jours plus tard, toute l’Italie sourit de joie devant les larmes inoubliables de Maradona qui refuse de serrer la main de Joao Havelange et du président italien et resta sur la pelouse du Stadio Olimpico pleurant : la rupture est plus ce que jamais une réalité. Le divorce consommé, la police italienne l’arrêta pour consommation de cocaïne : il rentre dans une tourmente sans fin.

Il est revenu en 1994 marquer un but que lui seul connait son secret. Mais aussi contrôlé positif dans le second match contre le Nigéria. Son histoire avec la coupe du monde finit de la plus mauvaise des manières. Johan Cruyff s’exprima : « Quand on est supposé être un grand joueur, on doit le mériter, on doit être à la hauteur ». La légende hollandaise n’a certainement pas mâché ses mots.

Maradona fut certes l’un des meilleurs techniciens du football. Certains disent même qu’il était le meilleur. Dribbleur hors-pair capable de mystifier les meilleurs défenseurs. Capable de réaliser des gestes extraordinaires, mais aussi de sombrer dans la violence et de ne plus se contrôler, de se laisser aller en ne respectant pas une certaine hygiène de vie indispensable et de fréquenter les milieux suspects. Encore aujourd’hui il reste parmi les meilleurs de sa génération, on dit qu’il est le meilleur mais en tout cas c’est phénomène qui a marqué le football mondial à jamais.

Para la gloria eterna, hasta siempre.. Diego!

Oussama Nouiri.