[BLOG] Le Stade Tunisien et la noblesse de Bardo.

Nous continuons à vous faire découvrir les différents clubs (hors BIG4) qui ont inscrit leurs noms au panthéon du football tunisien, en remportant le «Lion» (trophée de champion LP1) de 1956 à nos jours. Suivons la chronologie, et l'histoire, et dans cet épisode II traitons d'un autre club historique du Grand Tunis : le Stade Tunisien.

La genèse et fondation du club

Successeur de l’Association des Jeunes Musulmans, le club est fondé en 1947 suite à une assemblée générale extraordinaire ou les dirigeants de l’époque décident de choisir le nom de Stade Tunisien pour la formation de Bardo, malgré la réticence des autorités du protectorat (qui avaient suggéré le nom Stade Tunisois pour éviter toute confusion avec le mouvement indépendantiste). Comme son prédécesseur, le club de Bardo reste sous le patronage des Beys (le premier président : Docteur Mohamed Ben Salem n’est autre que le mari de Zakia Bey sœur de Lamine Bey) et va bien entendu adopté les couleurs de la famille beylicale : le Rouge et le Vert d’où son surnom El Baklawa (.. Bey)

La période dorée et faste des années 50

Les premières lignes de palmarès du club beylical seront tant du point de vue national que régional, la formation de Bardo va connaître deux trophées de champion de Division 3 (1954-1955 ) et Division 2 (1955-1956) synonyme de montée en 1er Division. Il réalisera également l’exploit d’atteindre les demi-finale de la Coupe d’Afrique du Nord 1954-1955, mais s’inclinera face au Sporting Club Sidi Bel-Abbès (1-0) alors que Rachid Turki et ses joueurs évoluaient encore au second niveau du football tunisien.

À l’orée de la saison 1955-1956, le club compte s’installer dans la durée en 1er Division et dispose d’un effectif pourvu de pépites comme : Brahim Kerrit, Moncef Chérif, Hédi Braiek, Hassen Refaï et l’emblématique (considéré comme l’un des joueurs les plus talentueux du football tunisien) Nourreddine Diwa. Cette première saison sera une réussite, le Stade Tunisien termine 7e et reste en 1er Division puis remporte la première coupe de Tunisie (post-1956) en s’imposant face au Club Africain (3-1) dans un stade Chedly-Zouiten (alors appelé stade Municipal) comble.

La saison 1956-1957 est dans la continuité des années précédentes avec le 1er titre de champion de l’histoire du ST, la confiance règne dans l’effectif et le terrain va suivre, au cours de cette année El Baklawa ne perd que deux matchs et termine meilleur attaque du championnat (54 buts) Nourreddine Diwa sera le meilleur buteur du ST avec 19 buts et s’inclinera en demi-finale de Coupe de Tunisie face à l’Espérance Sportive de Tunis (2-0). Le Stade commence à avoir une réputation d’une formation très solide tactiquement et offensivement, avec son capitaine Taieb Jebali et qui semble perduré pendant quelques saisons encore.

Les années suivantes (1957-1958, 1958-1959 et 1959-1960) le Stade Tunisien décroche les places d’honneur en LP1 (3e, 4e, 2e) et remporte une autre coupe en 1958 face à la l’Étoile sportive du Sahel (2-1). Les sixties commencent de la meilleure des manières pour El Baklawa, la saison 1960-1961 se conclue par le trophée de champion, la formation de Bardo s’incline en finale de coupe de Tunisie contre l’Avenir Musulman, prédécesseur de l’Association Sportive de la Marsa (3-0 agg) et une défaite en Supercoupe 1960 contre l’Espérance (2-1).

L’exercice suivant (1961-1962), le ST a remporté son seul et unique triplé (Championnat-Coupe-Hédi Chaker) avec une victoire en coupe contre le Stade Soussien (2-1 agg) et un succès en coupe Hédi Chaker 1960 (1-0) contre l’Avenir Musulman. Comme auparavant les joueurs du Bardo vont enchaîner deux saisons (1962-1963, 1963-1964) ou les joueurs de Rachid Turki termineront aux places d’honneur de LP1 (2e, 4e) joueront deux finales en coupe Hédi-Chaker 1962 perdue contre le Stade Soussien (1-0) et 1964 gagnée contre l’Étoile (1-0), une demi-finale de coupe 1964 face à l’Espérance (1-0).. sans succès.

De Nourdine Diwa à Abdelwaheb Lahmar…

Ces saisons seront l’avènement d’un autre crack issu de la formation du ST : Abdelwahab Lahmar, ce dernier va prendre le relais de Nourreddine Diwa (qui a tenté l’expérience en France du côté du Limoges Football Club et surnommé le petit Kopa vu sa ressemblance avec la grande vedette française de ces années, Raymond Kopa ) et va marquer son passage dans son club de cœur.. le ST remporte un autre championnat en 1964-1965 (son 4e et dernier en date).

1966 sera le crépuscule du règne des hommes de Ammar Nahali (coach qui a marqué l’histoire du club beylical) après une 4e place en LP1 1965-1966, le ST remporte la Supercoupe 1960 face à l’Étoile (2-0) et ajouté à son palmarès une 5e coupe de Tunisie contre l’Avenir Sportif de la Marsa (1-0) ce trophée sera l’unique trace au palmarès d’un jeune libéro de 20 ans qui débute avec l’équipe première de son club formateur : Ahmed M’ghribi, ironie du sort 37 ans plus-tard le Stade Tunisien mettra fin à un longue période de non-succès en coupe de Tunisie, avec ce dernier comme entraîneur. Sacre en finale de la coupe de 2003 (1-0) face au Club Africain …