Au terme d’un match où elle n’aura fait illusion que pendant les 30 premières minutes, L’Espérance a essuyé une élimination logique sur l’ensemble des deux manches de cette demi-finale de la CAF CL face à un Ahly supérieur, ayant alterné cynisme et panache. Retour sur une élimination presque annoncée..
Après une manche aller sans idées (soldée par un compromettant 0-1 pour Al Ahly à Radès) et une semaine de préparation tendue, l’Espérance abordait pied au mur la demi-finale retour de la CAF CL au Caire (qui plus est sans son défenseur Mohamed Ali Yaakoubi, positif au Covid).
Attendue en bloc bas avec moins d’obligations défensives pour ses attaquants, L’Espérance se présentera finalement en 4-5-1 modulable avec Willaim Togui en pointe, le duo Badri-Elhouni sur les ailes et Mohamed Ali Ben Romdhane placé haut devant Coulibaly et Benguit.
Les 30 premières minutes seront nettement à l’avantage de Sang & Or appliqués et perdant très peu de ballons.. Les coéquipiers de Ben Romdhane ont donné le ton dès les premières minutes : Si à la (5’) le ballon en retrait d’Elhouni suite à un bel enchaînement acrobatique est coupé par la défense Ahlaouie, l’Espérance a continué à presser très haut avec une défense avancée et un Anice Badri qui s’est beaucoup proposé entre les lignes. À la (27’) le tir vicieux de Benguit est détourné en corner par le vigilant Mohamed El Shenawy qui ne s’est pas laissé tromper par le rebond. S’en suivra une situation favorable pour Elhouni, mais le libyen a préféré tirer sans conviction à l’entrée de la surface plutôt que de servir son coéquipier démarqué..
Bousculés mais nullement intimidés, les joueurs d’Al Ahly vont surtout réagir grâce aux transitions de Afsha : si Ben Chérifia est bien sorti sur le ballon du métronome égyptien pour Sherif (26’) et que la défense Sang & Or s’est bien dégagée suite au coup-franc astucieux de Maaloul (29’), les coéquipiers de Hamdi Fathi finiront par exploiter la première grosse approximation de leurs adversaires : sur une combinaison Afsha-Sherif, ce dernier est lancé vers la cage de Ben Cherifia et se voit rattraper par Chetti qui manque légèrement son retrait de la tête pour son gardien et entraîne de la main son adversaire dans sa chute : après un VAR Check, Alioum Néant désigne le point de penalty et sort le carton rouge pour le latéral algérien. Ali Maaloul se charge de transformer la sentence (1-0, 38’). C’était le tournant du match.
Placés sur orbite, les Ahlaoui vont tranquillement gérer la suite des débats : malgré un sursaut d’orgueil peu avant la mi-temps par l’intermédiaire de Togui sur lequel la défense égyptienne est bien revenue, le match tournera à la démonstration après un 2e but de Mohamed Sherif qui ajuste de près Ben Cherifia sur une passe lumineuse de Afsha à l’entrée de la surface (2-0, 56’) puis un 3e par le néo entrant Hussein El Shahat suite à une belle triangulation au milieu suivie d’une transversale de l’inévitable Afsha (désigné homme du match).
S’étant rendu à l’évidence face à un Pitso Mosimane qui a sorti ses cadres pour les faire souffler tout en maintenant une constante dynamique offensive (Al Ahly aurait pu à 3 reprises corser l’addition), Moine Chaabani va incorporer Amine Tougai pour limiter les dégâts, et le score en restera là (3-0) malgré une dernière opportunité de réduction du score dans le temps additionnel, mais le centre de Coulibaly (idéalement placé dans les 18m) est complétement manqué..
Résultat logique pour Al Ahly qui prend rendez-vous en Finale face à Kaizer Chiefs (qualifié plus tôt dans l’après-midi). En revanche, ce résultat sonne comme une fin de cycle et ne sera probablement pas sans conséquences pour une Espérance appelée à se mettre à niveau sur les double plans sportif et stratégique.