Club Africain : Youssef Chahed, entre rêve et passion

Le Club Africain qui enchaîne les périodes de turbulences et les crises financières, vit également une contestation terrible autour du président Abdessalem Younsi, de plus en plus isolé au sein d’un bureau aux abonnés absents ...

Abdesslem Younsi « prier » de partir

Élu en juin 2018 à la tête du Club Africain pour quatre ans, le président Abdesslem Younsi résiste à la pression autour de lui, mais pour combien de temps encore ? Sur les onze membres de sa liste, trois démissions ont été actées début février : Tarek El Asmi, Taoufik Ben Samir et Majdi Hassen. Trois départs qui ont encore affaibli une direction fragile depuis quelques semaines, et perd toute sa légitimité vis-à-vis de beaucoup de clubistes.

Ce désarroi au sein du bureau directeur actuel n’est pas anodin et il reflète une situation de crise profonde. L’étau se resserre autour du président Abdesslem Younsi et beaucoup de supporteurs attendent sa démission avec impatience …

Youssef Chahed qui fait les yeux doux

Le premier ministre sortant Youssef Chahed, fervent supporter du Club Africain, se verrait bien un jour à la tête de son club de cœur. L’idée peut parfaite irréelle il y a encore quelques mois, au vu des ambitions politiques de celui qui ne cache son désir de devenir chef d’Etat, mais elle peut prendre son bonhomme de chemin dans quelques jours …

Certains penseront que c’est une simple fiction ou une comédie, et qu’il n y aura jamais de prise de pouvoir par Youssef Chahed, d’autres, seront moins étonnés de voir se concrétiser une passation en douceur à la tête du club de Beb Jedid. Le Club Africain a toujours attiré les convoitises et a joué un rôle politique considérable dans ce pays, de part sa riche histoire et surtout le poids social-médiatique de ces supporteurs.

Ce « peuple clubiste », capable de porter un président, encore inconnu il y a quelques années, en la personne de Slim Riahi, jusqu’au plus haut niveau de la décision politique du pays … Comme il est capable de le pourchasser comme un mal propre, s’il ne respecte pas la tunique rouge et blanc et le standing de ce club.

Si le rêve le plus doux de Youssef Chahed était de devenir président de la Tunisie, rien ne l’empêche de se présenter à nouveau d’ici quelques années … L’homme est très intelligent et a très bien compris le jeu et l’enjeu du pouvoir. Briguer la présidence du Club Africain ne serait pour lui qu’un tremplin avant l’aboutissement final en 2024.

Et maintenant, comment faire ?

Le jeu des coulisses a déjà débuté et les choses risquent de s’accélérer dans les jours qui viennent. La connexion Chahed-Jarii pourrait se mettre vite en évidence et dépêcher le départ de Abdesslem Younsi, via une assemblée générale élective en bonne et due forme. Ce dernier, ne pourrait pas résister au pouvoir de ce duo, et n’aura pas le courage (A priori) s’engager dans un bras de fer, perdu d’avance. Reste à savoir maintenant, avec qui et comment Youssef Chahed pourrait passer à l’action ? Si le nom de Marouen Hammoudia évoque des bons souvenirs pour certains supporteurs, ce jeune responsable pourrait vite revenir sur le devant de la scène.

Proche de Youssef Chahed, la fameuse « ettasiriya » (Le comité provisoire) serait prête à mettre la main dans la main avec l’ex-premier ministre pour mettre à la porte Abdesslem Younsi et retrouver la direction du club.

L’histoire est un éternel recommencement pour les supporteurs clubistes, qui redoutent un scénario à la Slim Riahi, où se mêleront sport et politique. Les rouges et blancs portent encore les séquelles de ce règlement de compte entre ces hommes forts et ne peut pas supporter d’autres divisions . Seul un rassemblement des grandes compétences du Club Africain pourrait mettre d’accord tout le monde. Ceci peut paraître encore irréelle, mais au Club Africain, au-delà de l’irréel, il y’a le réel …