Football : Au cœur de l’épopée de 2004

Lauréate de l'unique CAN de l'histoire tunisienne avec le sacre de 2004, l'équipe entraînée par le technicien français Roger Lemerre a marqué à jamais les esprits. Dix-sept ans après, nous avons essayé de rendre hommage à cette magnifique bande...

Emmenés match après match par de grands noms du football tunisien et des supporteurs fantastiques, les Aigles de Carthage ont répondu présents pour aller au bout du tournoi et de leur rendez-vous avec l’histoire…

Entre le quart de finale électrique face au Sénégal d’El Hadji Diouf, la demi-finale Hitchcockienne face au Nigeria de Jay-Jay Okocha et la finale inédite contre le Maroc de Noureddine Naybet, la Tunisie nous a fait vivre l’un des moments les plus mémorables de son histoire à la CAN. Retour, à la sauce « Ettachkila » sur les 23 acteurs du sacre.

Flash-back | 24 Janvier 2004, le début de l’aventure…

Ali Boumnijel (38 ans) : Deux ans après une Coupe du Monde 2002 assez quelconque, celui qu’on surnommait en tunisien « 3am Ali » (Oncle Ali) ajoutait sur ses terres d’origine la ligne de palmarès qui résistait des décennies durant à ses illustres prédécesseurs Chokri El Ouaer et Attouga..

Loin d’être un sex symbol des cages (c’est pas son légendaire legging noir qui nous contredira), 3am Ali n’en demeure pas moins un grand professionnel à l’hygiène de vie et aux qualités morales unanimement reconnues par la Tunisie du football, toutes mouvances confondues. En un mot :  L’immortale

Hatem Trabelsi (27 ans) : La perle noire de l’Ajax Amsterdam était au summum de son art. Reconnu comme l’un des tout meilleurs à son poste dans le monde, le coéquipier du grand Zlatan Ibrahimovic a réalisé sa plus belle note musicale durant cette CAN. En plus d’être ce talentueux latéral, Hatem a joué un rôle humainement important en soutenant ses coéquipiers et étant là pour eux. En un mot : La vraie GAZELLE en Tunisie, c’était lui.

Radhi Jaidi (29 ans) : Féru de basket et de musique US, le plus anglophone des joueurs tunisiens a su tirer profit de son physique de NBA et de sa complémentarité historique avec Khaled Badra pour neutraliser des colosses comme Bouba Diop ou Nwankwo Kanu sur la route du trophée..
Auteur d’une prestation XXL lors de cette CAN, le défenseur de l’Espérance Sportive de Tunis a pu atteindre « THE » Next Level et s’envoler pour la Premier League.. Certainement un rêve de gosse pour ce natif de la belle ville de Gabès. En un mot : Air Jaidi !

Khaled Badra (31 ans) : Son nom suffisait à susciter la crainte chez beaucoup d’attaquants africains. Élu dans l’équipe type du tournoi, le défenseur sang et or n’a pas tremblé en tirant le penalty égalisateur (à la 82e minute) face au Nigeria en demi finale et pu donner le sourire à des millions de tunisiens avant de rééditer l’exploit lors de la séancede TAB. « Badra » a marqué l’histoire dans tout le sens du terme.. Sa fameuse cigarette et son café filtre à la mi-temps de ce match resteront dans les annales du football tunisien. En un mot : Badra Il Genovese 😁

Karim Hagui (20 ans) : Jeune défenseur arrivé tout droit de Kasserine en passant par Sousse, ce beau bébé (1m90) est sorti du chapeau du technicien français Roger Lemerre. Lancé à droite ou dans l’axe de la défense, il s’est comporté comme un vieux briscard durant tous ses matchs. Cette CAN était le point de départ pour lui, avant de s’envoler en Europe et y faire une excellente carrière. Lors de son penalty face au Nigeria en demi finale … le temps s’est arrêté pour la Tunisie. En un mot : le roc (Big Up à la ville de Kasserine au passage) !

Alaeddine Yahia (23 ans) : Appelé par Lemerre dans les 23, le défenseur de l’En Avant de Guingamp a répondu présent lors du troisième match face à la Guinée. Il jouait à gauche, à droite ou dans l’axe de la défense, il avait le sens du devoir et l’amour du maillot. Depuis, le défenseur a fait son bonhomme de chemin en Ligue 1, la seule chose qui a changé chez lui depuis 2004 ? Il se rase désormais le crâne … En un mot : le soldat ! (Made In Ouardia please)

Karim Saidi (21 ans) : Jeune défenseur de l’équipe olympique tunisienne, le joueur du Club Africain était promis à un bel avenir. Il a disputé quelques matchs lors de ce tournoi et souvent ben tenu la baraque. Il s’est envolé après la CAN au Feyenoord Rotterdam, sous les ordres d’un certain Ruud Gullit. En un mot : le discret ! (Un petit gâchis quand même)

Anis Ayari (22 ans) : Malgré la présence de l’expérimenté Clayton, cet arrière gauche formé au grand Stade Tunisien, a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui avant le tournoi. Combatif et hargneux, la mobylette « Ayari » n’avait pas froid aux yeux. Il s’est envolé à l’été 2004 en Turquie, le pays du « Baklava » ! En un mot : le rude ! (Courte carrière mais grand cœur)

José Clayton (30 ans) : Que dire de son tir croisé, à ras de terre, relâché par le gardien marocain à la 52e minutes de la finale de la CAN ? Ça vaut peut-être une passe décisive, non ? Le plus tunisien des Brésiliens, a fait honneur à ce maillot et a contribué grandement à ce succès. Merci et Bravo. En un mot : Obrigado, te amamos Clayton ! (Il a préféré Boujaafer à Rio, disons-le)

Riadh Bouazizi (31 ans) : Avec lui sur le terrain, la Tunisie évolue souvent à 12. L’homme au look de cow-boy, doté de 3 poumons, est devenu le « Marathon Man » de l’équipe. Son amour pour le maillot et son rendement sur le terrain étaient inoubliables et devraient être enseignés à toutes les nouvelles générations. Il a fait partie de l’équipe-type du tournoi, un MONSTRE.. En un mot : l’exemplaire ! (Même à 45 ans, il aurait encore sa place aujourd’hui)

Mehdi Nafti (26 ans) : Arrivé tout droit de la Liga, souvent citée pour son jeu technique, le tunisien n’a pas hésité à mettre le pied quand il le fallait. Ce milieu du terrain travailleur et infatigable, était très précieux dans le dispositif du coach Lemerre. Il était l’homme de base du milieu et a toujours répondu présent, en mode « Nasty ». Pour le coup, lui, il avait déjà la calvitie à 26 ans … En un mot : Le taulier ! ( Big UP coach )

Adel Chedhli (28 ans) : Quel destin pour ce joueur ! Privé de l’équipe nationale durant six ans, il fait son retour à la CAN 2004 pour … gagner le titre. Sa polyvalence et son sens du devoir ont fait de lui un joueur atypique au milieu de terrain. L’enfant de Menzel Kamel a beaucoup marqué la sélection tunisienne. Au passage, son strapp au poignet gauche est un porte bonheur ? En un mot : le hargneux ! (Il est très actif sur Insta … pour les nostalgiques)

Jaawhar Mnari (28 ans) : Son prénom signifie « pierre précieuse » et c’est un bijou de garçon au sage look de premier de la classe.. Mais son prénom signifie également « essence », « noyau ».. et il a été au coeur du milieu compact tunisien avec son rôle de pivot qui se projette pas mal vers l’avant..
On se rappelera justement surtout de Jawher pour sa miraculeuse ascension dans le ciel brumeux de Radès le soir du fameux quart de finale contre le Sénégal.. sa tête victorieuse allait propulser plus tard la Tunisie sur le toit de l’Afrique..
Ce natif de la belle ville côtière de Monastir, passé par l’l’Espérance Sportive de Tunis, s’est revelé un peu sur le tard mais suffisamment à temps pour taper dans l’oeil des allemands de Nuremberg et faire une belle carrière..
Jawher continue jusqu’à aujourd’hui à être apprécié par tous les tunisiens pour sa discrétion et ses grandes qualités morales.. En un mot : « Deutsche Qualität »

Selim Benachour (23 ans) : Celui qui a côtoyé Ronaldinho au PSG, a finalement bien fait de choisir la Tunisie (Elle est pour Ben Arfa celle-là). Après la médaille d’or aux jeux méditerranéens, il a remporté la CAN en étant l’homme clé du dispositif tunisien. Le petit prince était le digne successeur d’un Zoubayer Baya, avec sa vision de jeu et sa justesse technique, « Selim » avait un coté très attachant dans son jeu. En un mot : La classe, Selim, ICI C’EST … la TUNISIE

Zied Jaziri (26 ans) : Si Ronaldo possède une statue à Madère, Zied mérite la sienne à Sousse. La CAN 2004 était sa CAN à lui.. buteur en finale face au Maroc, l’homme que toute la Tunisie adorait, n’a jamais triché avec le maillot des aigles. Tous les tunisiens, sans exception n’oublieront jamais ces matchs face au Sénégal ou le Nigeria. « Z5 » avait un grand cœur, un fort caractère et surtout beaucoup de respect et d’estime. En un mot : ZIED JAZIRI ! (On te kiffe Zied)

Silva Dos Santos : Et dire qu’il voulait porter le maillot de la Samba avec le vrai Ronaldo … Le chirurgien brésilien avait vite compris qu’une opportunité de jouer la CAN avec la Tunisie, était unique. Très humble, le bonhomme a fait honneur à ce maillot et a enchaîné les buts (4 au total). Certains disaient qu’il est brésilien, au final, l’histoire retiendra que la Tunisie est championne d’Afrique en 2004 (Amicalement chers amis marocains). En un mot : Le diplomate !

D’autres joueurs ont fait partie de cette magnifique aventure, les deux Khaled : Fadhel et Azaiez, les deux milieux de terrain Kais Ghodbane et Imed Mhadhbi (Le Tigana tunisien), et enfin Mohamed Jdidi connu pour son coup de foulard, et le plus allemands des tunisiens, Najah Brahem, qui est aussi allé de son petit but à la CAN

Roger Lemerre

Le rigoureux technicien français (militaire de formation), vainqueur de l’Euro 2000 avec la France, a su, avec son staff technique, marier l tous les ingrédients pour gagner cette CAN. Avec l’appui de Hammouda Ben Ammar, Lemerre avait la confiance de son groupe et la reconnaissance des tunisiens. Il a grandement contribué à écrire l’histoire de ce pays. Bravo et merci coach !