À l'aube de la reprise et de la première rencontre tant attendue des phases de groupes en CAF CL, Ettachkila vous propose de revenir sur les enseignements de la trêve Sang et Or ainsi que sur les prochaines échéances de l'Espérance version Radhi Jaidi
Suite à l’élimination de la Tunisie en quart de finale de la CAN, les clubs de LP1, et en l’occurrence l’Esperance Sportive de Tunis, vont pouvoir se replonger dans une saison déjà très particulière : un été chamboulé par le COVID-19, un championnat sous format de poules, une FIFA Arab Cup et une CAN qui se succèdent; autant d’évènements qui ont limité la compétition en championnat à un petit mois.
Sur cette même période, les poulains de Radhi Jaidi ont également eu à gérer une double confrontation contre Al Ittihad pour composter leur billet pour la phase de groupe de la Champions League Africaine. Voilà donc les Sang et Or en ce mois de février face à plusieurs défis sur le plan continental et national. Nous pouvons pousser le bouchon un peu plus loin en disant que la saison commence réellement maintenant pour le doyen des clubs tunisiens !
Un mercato hivernal mouvementé
Au niveau des départs comme des arrivées, le staff ainsi que l’encadrement de l’Esperance Sportive de Tunis n’a pas chomé pendant la trêve. En effet, conscient des points d’amélioration identifiés lors de la phase aller, les Sang et Or ont voulu prioriser le chantier de l’attaque. Si la recrue estivale Iwuala a tout de suite séduit par son activité ainsi que le danger apporté dans la surface, ce ne fut pas le cas pour Precious Boah. Encore tendre et trop brouillon, l’avant centre ghanéen a été prêté au CSHL pour s’aguerrir. Autre recrue, Moussa Konaté arrive en étant auréolé de promesses. Manquant de rythme et n’ayant pas montré l’attitude attendue d’un joueur de son statut, l’ancien international sénégalais n’a pas confirmé tout le bien que l’on pensait de lui et ne sera resté que quelques mois en Tunisie avant de repartir avec un maigre but au compteur.
Pour palier à ces deux départs, la stratégie de recrutement a été modifiée pour se concentrer sur des joueurs compatibles avec les principes de jeu de l’équipes, avec un impact immédiat et ne nécessitant pas beaucoup de temps d’adaptation. Les nouvelles tètes s’appellent Mohamed Ali Ben Hammouda et Kingslay Eduwo, tous deux « rapatriés » respectivement de l’AS Soliman et d’Al-Orooba aux Émirats Arabes Unis. Si le premier entend se relancer après une première expérience où il n’avait pas été mis dans les meilleures conditions, le Nigérian possède l’atout d’être déjà rompu aux joutes africaines.
L’EST se trouve donc avec un choix intéressant d’attaquants : Ben Khalifa, Ben Hammouda, Eduwo ainsi que Berrima. Un secteur offensif auquel s’ajoutent les ailiers déjà présents au club : Anayo Iwula, Alaa Marzouki, Anis Badri, Rached Arfaoui, Faouk Mimouni, David Koffi et Hamdou El Houni.
Dans les autres compartiments du jeu, le club de Bab Souika a opté pour une recrue par ligne. l’ancien international du CS Sfaxien Hani Ammemou sera candidat à une place dans l’axe central aux cotés de Chabbar, Badrane, Tougai, Yaakoubi et Chemmam. Au milieu de terrain, c’est le belgo-marocain Sabir Bougrine qui vient renforcer les rangs en provenance de Neftchi Baku en Azerbaidjan. Capable d’évoluer en milieu relayeur ou dans une position de numéro 10, le joueur de 25 ans a roulé sa bosse au Luxembourg, au Paris Football et en Belgique. Il a disputé huit matchs de coupe européennes et découvre le continent africain pour la première fois en club, lui qui a fait partie des U23 marocains. Avec les retours de sélection de Chaaleli et Ben Romdhane, la présence de Coulibaly, Ben Choug ainsi que la possibilité de faire jouer Houni en 10. Les places dans l’entrejeu Sang et Or vaudront très cher. Il est également à noter que les jeunes Triki et récemment Wahabi sont dans la liste africaine et feront probablement partie de la rotation effectuée par Radhi Jaidi.
Les prmeiers enseignements de ce mercato et de cette revue d’effectif sont tout d’abord la présence de concurrence dans toutes les lignes : les postes sont à minima doublés et certains vont faire jouer leur polyvalence à l’instar de Fedaa, Marzouki, Ben Hamida, Houni pour offrir à Radhi Jaidi des solutions supplémentaires. Ensuite, il est à signaler que le sang neuf injecté depuis l’arrivée de l’ancien Wanderer à la tête de l’équipe première se poursuit -grace notamment à la venue d’Aymen Letifi- avec Chabbar et Triki auxquels s’ajoutent désormais Abid et Wahabi. Enfin, l’Esperance s’est renforcée là où il le fallait et se présente avec des armes redoutables pour la deuxième partie de saison.
Une préparation dense et des choix tactiques multiples
Nous en parlions dans nos précédents articles ainsi que dans l’interview que nous avait accordé Radhi Jaidi en novembre 2020 : ses principes de jeu inspirés de l’école allemande sont clairs : beaucoup d’agressivité, un pressing haut et des schémas tactiques hybrides : 3-4-3, 3-4-2-1, 4-2-2-2 ou encore en 3-5-2. Certains de ces systèmes expérimentés lors de la phase aller ont déjà permis d’élever l’exigence en termes de maturité tactique que demande le coach à ses joueurs. Le mois de janvier durant lequel l’Esperance fut amputée de ses internationaux a vu l’équipe multiplier les matchs amicaux (cinq en tout). Ces derniers ont servi à l’incorporation progressive des nouvelles recrues et à dessiner une organisation dans la continuité des derniers matchs de championnat avec une défense à trois et la présence notamment de Fedaa ou Arfaoui en pistons, la titularisation de Ammemou dans quasiment l’intégralité des rencontres et l’utilisation de Triki au milieu aux cotés de Coulibaly et Wahabi. Pour le front de l’attaque, Ben Hammouda et Ben Khalifa se sont tour à tour partagés le rôle de neuf.
Pour le deuxième test contre l’OB, les joueurs non alignés la veille ont pu participer et la formation prouve la richesse de l’effectif à disposition du coach Sang et Or. Ammamou et Chemmam dans l’axe accompagnés par Fedaa et Chetti en latéraux. Un milieu à quatre avec Chaalali et Triki puis, un cran plus avancé, Mimouni et Arfaoui. Enfin la doublette Berrima, Ben Khlifa devant. Un 4-2-2-2 un peu à la Ragnick tout droit inspiré de l’école Red Bull a permis de s’imposer 1-0 grâce à Marzouki.
Quelles ambitions pour l’an I de Radhi Jaidi ?
En résumé, une préparation et un mercato tronqués par une trêve internationale à rallonge qui ont permis néanmoins au staff technique de peaufiner l’équipe. S’il fallait trouver un avantage à ce break, ce serait aussi la nouvelle envergure prise par les convoqués en sélection nationale. Chaâlali et Ben Hamida auteurs d’une très bonne coupe arabe et les prestations du trio Badrane, Tougai et Chetti permettent le retours de ces joueurs avec plus d’expérience au service du groupe.
Les écheances vont désormais se succéder pour l’Espérance Sportive de Tunis. Si la date du championnat n’est pas encore fixée, le mois de février les verra dès ce samedi affronter leurs homolgues du Jwaneng Galaxy pour le compte de la première journée de la Champions League Africaine. Ensuite, ce sera autour de Belouizdad et de l’Etoile Sportive du Sahel. Des affiches de CAF CL condensés en un mois mais dont les déplacements seront réduits à un Tunis-Alger. D’ici là, il reste à espérer le retour de la LP1 avec une première confrontation face l’ESHS programmée à Radès aussitôt que les choses rentreront dans l’ordre.
Cette saison a vu beaucoup de changements à l’Espérance et est surtout celle d’un élan nouveau voire novateur. Les challenges qui se dressent sur le plan national sont à la portée de l’effectif actuel mais l’obstacle africain sera rude. A minima, il faudra assurer la qualification dans un groupe très homogène. Viendra par la suite le temps de préciser les ambitions du club sur le plan continental. Rendez-vous donc samedi à 14h pour voir à l’œuvre cette version 2.0 de l’Esperance 2021-2022.