Football, CAF Champions League : L’Espérance à l’aube d’un nouveau défi continental

Peu avant le coup d'envoi de la phase de groupe de la CAF Champions League, Ettachkila vous propose de revenir sur le début de saison de l'EST qui a de grandes ambitions pour cette campagne africaine

En cette année 2021 qui est la 102e du doyen des clubs tunisiens, l’équipe présidée par Hamdi Meddeb fait face à un réel tournant. En effet, après deux victoires consécutives en finale qui plus est au moment de la célébration de son centenaire, l’équipe de Bab Souika a conclu son premier siècle d’existence de la meilleure des manières. Néanmoins l’année 2020 si particulière a vu une évolution du paysage footballistique nord-africain et arabe auquel les sang et or doivent aujourd’hui s’adapter rapidement. En effet, les puissances financières et sportives des équipes du golf représentent un nouveau concurrent dans le marché de joueurs locaux mais aussi continentaux. Ces dernières sont devenus en l’espace de deux ans la destination préférentielle des tunisiens, algériens en quête d’eldorado financier mais aussi à la recherche de structures stables dans des championnats compétitifs. En parallèle, l’année 2020 a montré aussi la prédominance des clubs égyptiens sur le continent avec une finale 100% cairote en Champions League. Pas l’ombre d’un club tunisien dans le dernier carré puisque c’est le Raja et le Wydad qui sont tombés face à Al Ahly et Zamalek.

Leader incontesté de LP1, l’Espérance affole les compteurs

En cette saison 2020/2021 qui a commencé courant décembre 2020, l’Esperance a fini en tête à l’issue de la phase aller (avec un match en moins au compteur) en cumulant 31 points en 12 matchs. Son premier poursuivant l’ESS est à 5 pts. Le CSS aura été le seul perturbateur de la saison en infligeant au leader son unique défaite au stade Taieb Mhiri par le score de 2-0. Depuis cette défaite, l’EST a enchainé 5 victoires consécutives. Sur le plan comptable néanmoins, les poulains de Moine Chaabani ont peiné avant de trouver une production digne de leur statut. En effet, il aura fallu attendre le match de la 5ème journée pour les voir battre leur adversaire de plus d’un but d’écart, évènement qui n’est survenu que deux fois par la suite face à Rejiche (victoire 2-0) ainsi que lors de leur déplacement à Beja (1-4). Plusieurs raisons expliquent ces performances, tout d’abord une ligne d’attaque en rodage avec un Khenissi qui n’était pas au mieux de sa forme et qui ne jouissait pas d’un concurrent direct au poste de numéro 9. Ensuite, cela est aussi dù au fait que Houni et le flanc gauche en général concentrait le danger qu’apportait les espérantistes. L’équipe se trouvait donc beaucoup trop souvent sclérosé dans des circuits de jeu qui sollicitaient l’ailier lybien. Tout cela a néanmoins changé avec deux événements, la blessure de Houni et la nécessité de trouver un schéma de jeu nouveau ainsi que l’ouverture du marché des transferts qui apporta son lot de surprises.

Un mercato rondement mené et des choix en attaque multiples

Moine Chaabani a déjà donné sa chance à une vingtaine de joueurs depuis le début de la saison. Il a à sa disposition un effectif étoffé avec des postes doublés et mêmes parfois triplés. Prenons l’exemple des latéraux avec Derbali, Meskini et Nagguez à droite . Tandis qu’à gauche, on retrouve Chetti, Ben Hamida et Rabii. Si cela offre l’embarras du choix dans une saison où l’équipe doit faire tourner, cette situation a aussi empêché l’ex défenseur d’avoir un noyau dur avec lequel il va jouer sur tous les fronts. Le mercato estival (clôturé en octobre) a vu les arrivées de Fedaâ, Ben Khalifa, Ben Romdhane, Chaalali, Marzouki, Nagguez et Ben Mustapha. Alors que le marché hivernal a permis le recrutement de Badri, Togi et Basit. Pas moins de 10 nouveaux joueurs qu’il a fallu intégrer même si certains connaissent bien la maison tels que Badri et Ben Romdhane pour ne citer que ces deux là. L’équipe désormais pourvu d’une armada offensive est parée pour les échéances africaines, encore faut-il trouver la bonne formule. Le 4-3-3 semble être le schéma préférentiel de Chaâbani et celui-ci va faire jouer la concurrence devant avec pas moins de huit joueurs pour trois postes. Si Houni et Badri partent favoris sur les cotés, Alaâ Marzouki auteur d’un excellent début de saison se verrait injustement mis sur le banc le cas échéant. En pointe, Khenissi auteur d’un doublé avant sa blessure va devoir batailler avec Basit et Togui venus pour avoir le rôle de Bomber. Enfin Nassim Ben Khalifa encore en phase d’adaptation devra apporter dans un rôle de neuf et demi une solution de rechange qui reste tout de meme incompatible avec le système actuel.

Si la ligne du milieu a vu les arrivées de Chaalali et Ben Romdhane redistribuer les cartes, elle n’en demeure pas mois la valeur sure de cette équipe. Avec l’expérimenté Ivoirien, les deux joueurs formés au Parc B ont été à la hauteur des attentes avec une mention spéciale au numéro 5 sang et or. En back-up, le ressuscité Benguit et l’énigmatique Ben Choug ont tous les deux fait partie du turn over ponctués d’une passe décisive chacun sur la phase aller.

Enfin c’est évidemment derrière que l’Esperance a eu le moins de chamboulements avec un Chetti et Badrane fidèles au poste auxquels est venu s’ajouter l’expérimenté Nagguez. La bonne surprise est venu de Tougaï titulaire en puissance aux cotés de son compatriote et qui semble avoir récemment les faveurs de Chaabani après un temps d’adaptation nécessaire.

Quelles ambitions pour cette campagne africaine ?

Cette question n’a pas une réponse unique car elle présente plusieurs angles possibles. Au vu du recrutement cinq étoiles, l’équipe se doit d’être compétitive et postuler au titre continentale. Au vu de la concurrence néanmoins l’Espérance n’est pas le premier nom qui sera nommé à l’évocation du vainqueur final. En effet, avec un Al Ahly fraichement 3e de la FIFA Club World Cup, Mamelodi Sundowns et le Wydad Athletic Club leaders de leur championnat respectifs, le club tunisois aura fort à faire. Dans les outsiders, hormis les historiques Kaizer Chiefs et Tout Puissant Mazembe, les algériens de Chabab Riadhi Belouizdad champions en titre seront également l’une des attractions de cette saison 2020-2021 de Champions League. Enfin le Mouloudia Club d’Alger pour son centenaire ou encore Al Merreikh sont des habitués des joutes de la CL au plus haut niveau qui vendront chèrement leurs peaux.

Avant d’évoquer le graal en tout cas, le club de Bab Souika devra bien gérer son groupe où il bataillera surement face au Zamalek pour la première place. En effet, les deux mastodontes du continent partageront le groupe avec le Mouloudia d’Alger et Teungheth Football Club Rufisque petit poucet de la compétition qui fête sa première participation. Tombeur surprise du Raja, les sénégalais se déplaceront à Rades dès le 13 février pour y affronter l’Esperance et tenteront de faire trembler le quadruple vainqueur de la compétition. Si l’adversaire semble abordable, les poulains de Chaabani devront éviter ce piège avant un déplacement à Alger où le MCA armés de deux anciennes connaissances du club de la capitale, Djabou et Ben Saha, voudra parfaitement débuter sa campagne africaine à domicile. La qualification et la première place nécessiteront donc de gérer au mieux la double confrontation avec Zamalek afin de marquer une première fois cette saison africaine et se mettre à rêver de succéder aux Belaili et autres Kom héros de la dernière victoire en 2019.