Football : le Football Club de San-Pédro. .. l’histoire d’une réussite tunisienne

Les ivoiriens du Football Club de San-Pédro continuent leur ascension footballisitique en Afrique, avec un modèle économique qui commence à donner ses fruits. Quel est ce club, géré, en partie, par des membres de la diaspora tunisienne, exilés (ou immigrés) dans le Bas-Sassandra (district de Côte d'Ivoire) ?

Koora sur les bords de l’Atlantique

San-Pédro, ville de côtière, située au sud-ouest du pays et peuplée de 170 000 habitants. Le deuxième pôle économique du pays, avec son port, compte cinq clubs de football : AS Sempa, le COSAP, le Siroco, le FC San-Pédro et le Sewé Sports. Ce dernier est le grand club de la ville et parmi l’un des plus grands du pays. Le Séwéké (surnom de Sewé Sports) a même atteint la finale de coupe de la confédération en 2014 (perdue face au club égyptien d’Al Ahly).

En juillet 2015, un homme d’affaires tunisien décide d’investir au Football Club de San-Pédro et d’en faire une plateforme de formation des jeunes pépites. Il s’agit alors du dénommé… Mohamed Ali Hachicha

Dream Bigger, rêvons plus grand..

L’homme d’affaires reprendra une formation qui est installée dans l’anti-chambre de la MTN Ligue 1, avec l’ambition de lui faire franchir un cap important et remonter rapidement en première division. À l’issue de la saison 2015-2016, l’heure est au premier bilan sportif, et le club fondé en 2004.. accèda à l’élite du football ivoirien, en terminant second du classement. Une réussite totale et en phase avec les objectifs fixés par le président Hachicha pour son technicien tunisien Hakim Bargui (ancien joueur de l’Étoile Sportive du Sahel).

La saison suivante sera celle de la découverte de l’élite et des derbies pour le plus jeune club de San-Pédro. L’entraîneur lors de la première partie de l’exercice, Tarak Jani, est remplacé par une des légendes du Club Africain, Faouzi Rouissi, et la formation orange et noir terminera 9e du classement. En somme, une première saison en MTN Ligue 1 de rodage, plutôt réussie, malgré un début de saison compliqué

Juillet 2017, Haythem Abid, ancienne gloire de l’Espérance de Tunis, est nommé manager général du club et Khemaïes Laâbidi (Joueur emblématique de la sélection de 1978 et de la Jeunesse sportive Kairouanaise) directeur technique. La saison, qui se profile, est sur la même dynamique que la fin de la saison précédente, la formation « prétussienne » créera la surprise sous la houlette de Faouzi Rouissi en se hissant sur le podium de MTN Ligue 1 2017/2018 (3e place devant d’illustres formations comme Africa Sports, Stade d’Abidjan et le Sewé Sports, lanterne rouge cette saison d’ailleurs) et se qualifie en compétition africaine. En fin de saison,le technicien repasse le flambeau, de nouveau, à Tarak Jani (actuel entraîneur de l’équipe)

Ce dernier sera alors le 1e coach du Football Club de San-Pédro à participer à une coupe de la confédération (CAF). Les prétussiens élimineront les gambiens d’Armed Forces Football Club et l’un des clubs historiques de Kinshasa DC Motema Pembe … mais, malheureusement, l’aventure s’arrête face aux zambiens de Nkana Football Club (3-0). Les joueurs et le staff ne seront pas affectés par cette sortie prématurée et termineront la phase retour du championnat à la seconde place derrière SOA ( Société omnisports de l’Armée) et soulèvera même son 1e trophée de son histoire : La coupe nationale de Côte d’Ivoire 2019. Le San-Pédro retrouve la coupe de la confédération la saison suivante… pour le bonheur de tout le monde.

Vers un modèle à la ASEC Abidjan…

Aujourd’hui le club continue de progresser après avoir éliminer l’Asante Kotoko, lors du 2e tour, de la coupe de la confédération 2019/2020 et atteint, pour la première fois de sa récente histoire, la phase de groupe d’une compétition africaine. Cet exemple montre bien que les hommes (ou femmes) d’affaires, dans un contexte africain (Aussi bien en Côte d’Ivoire qu’en Tunisie), peuvent bien gérer les clubs de football, les doter d’infrastructures (un centre de formation verra le jour d’ici peu), transférer les bons éléments vers l’Europe ou dans les grosses écuries du continent

Le dernier exemple en date, est celui du défenseur de l’US Monastir, Emmanuel Agbadou (23 ans). Prêté par la formation ivoirienne à l’USMo, avec une clause libératoire de 300 000 euros, le défenseur intéresse fortement les belges du KAS Eupen, qui se dit prêt à payer cette somme et s’acquitter du joueur. Malgré un dernier forcing venant du Qatar et une volonté de monter les enchères du président de San Pedro, le joueur se dirige bien (sauf grosse surprise) vers la Jupiler Pro League.

D’autres joueurs sont transférés vers le TP Mazembe ou Vita Club en République Démocratique du Congo, Harras El Houdoud en Égypte ou le FC Sion en Suisse..

Le Football Club San-Pédro un club où ivoiriens, tunisiens travaillent ensemble pour une seule passion.. le ballon rond et dans un modèle économique équilibré et intelligent. L’histoire continue et le rêve aussi ne cesse de grandir pour l’homme d’affaire tunisien.