Déjà qualifiée avant même le coup d'envoi de son match contre la Gambie, la Tunisie se devait de chercher la victoire pour confirmer sa prestation contre la Mauritanie et ainsi préparer de la meilleure des manières la phase d'élimination directe de cette CAN.
Avec un groupe sévèrement touché par l’épidémie du Covid-19, avec 10 joueurs absent de la feuille du match (Khazri, Sliti, Touzghar, Jebali, Ben Romdhane, Chaalali, Dahmen, Ben Hmdia, Bronn et Dahmen. ndlr), Mondher Kebaier devait être imaginatif pour aligner un XI capable de ramener les trois points face à la Gambie et ainsi éviter les Super Eagles du Nigeria en 8ème de finale.
Pour cet exercice d’équilibriste, coach MK a concocté un 4-3-3 classique avec Seifiddine Jaziri en pointe accompagné de Seifeddine Khaoui et Hamza Rafia sur les couloirs. Au milieu : le capitaine du soir, Elyes Skhiri, a pris sa place en sentinelle, derrière Aissa Laidouni et Anis Ben Slimane. Et enfin, une défense classique avec Montassar Talbi et Bilel Ifa dans l’axe, Hamza Mathlouthi à droite et Ali Abdi à gauche en lieu et place d’Ali Maaloul
Un match terne et sans idées
À l’inverse de son entame tonitruante devant la Mauritanie, la Tunisie n’a pas réussi à casser le bloc bas Gambien malgré une possession de balle avoisinant les 70%. Parfaitement organisé en 4-5-1 en phase défensive et refusant le jeu, les coéquipiers du virevoltant Barrow, ont réussi à faire de la possession tunisienne un jeu complètement stérile et inoffensif.
Plus efficace qu’un somnifère, le match se distingue par une grande pauvreté technique. Fin d’une première mi temps monotone : nous sommes dans les arrêts de jeu, le cerveau se demande s’il faut continuer ou aller dormir. À la limite du sommeil (et il n’est que 20h45), Jaziri provoque dans la surface et se fait déséquilibrer. L’arbitre central mexicain Fernando Guerrero Ramirez n’hésite pas une seconde : « Pilanty » pour la Tunisie ! Jaziri prend ses responsabilités et s’élance mais Boubacar Gaye sort magistralement la frappe de l’attaquant tunisien. Troisième tireur et troisième loupé consécutif pour les Aigles de Carthage. Trop c’est trop.. La frustration monte côté tunisien. la tension est palpable. En rentrant aux vestiaires, des échauffourées commencent et l’arbitre sort un carton rouge pour le gardien remplaçant Farouk Ben Mustapha.
Au retour des vestiaires, coack MK opère un remaniement tactique avec un 4-2-3-1, en faisant monter d’un cran Ben Slimane. Très décevants en première période, Rafia et Khaoui n’ont pas réussi à faire la différence sur les cotés, Jaziri a disparu au fil du temps, et Ben Slimane aura été (finalement) une grande déception, que ce soit en 8 ou un peu plus haut sur le terrain. La Tunisie ne trouve plus son football, les visages sur le banc tunisien sont crispés…une réaction est attendue.
Confusion et déception
Pour pallier à cette apathie, Kebaier fait rentrer Mskani à la 57ème en lieu et place du fantomatique Khaoui, puis Mejbri à la place de Rafia, en grande difficulté sur le plan physique. Si Mejbri ne peut être le sauveur (malgré toute sa bonne volonté) la prestation de Msakni sur la dernière demie heure doit faire réfléchir sur son avenir au sein de la sélection et sur son statut de «star».
Bizarrement, la Gambie arrive mieux à jouer ses contres et se montre «dangereuse» sur quelques coups. Bechir Ben Said, impérial jusqu’ici, est sauvé une première fois par sa barre sur un magnifique coup franc de Barrow, avant de subir une fin de match palpitante. L’image télévisuelle semble figée, tourne en boucle puis on voit l’arbitre expulser coach MK sans trop comprendre pourquoi. On joue les dernières secondes du match, coup de tonnerre, sur un dernier centre gambien, Jallow, d’une sublime demie-volée envoie le ballon en pleine lucarne et laisse Ben Said pantois sur sa ligne.
La Tunisie termine troisième de son groupe et irait à Garoua, pour affronter le Nigeria dimanche en huitièmes de finale.. autant dire que les choses semblent très mal engagées pour des Aigles de Carthage plus que jamais devenus «impronostiquables».