Dans un match décousu et fermé, la Tunisie de Jalel Kadri a réalisé le coup parfait face au Mali pour valider (dans la douleur) son billet pour le Qatar après son nul (0-0) à Radès. Les aigles de Carthage ont puisé dans leurs ressources mentales et physiques pour arracher une 6e qualification à la Coupe du Monde.
Le sélectionneur Jalel Kadri l’avait bien martelé : ce match retour sera totalement différent et autrement plus compliqué que la manche aller remportée par ses poulains à Bamako (0-1). La Tunisie était en ballotage favorable mais face à un vrai dilemme dans la mesure où un match nul pouvait lui permettre de décrocher la sixième qualification de son histoire à une Coupe du Monde; et c’est bien ce qui s’est produit hier soir à Radès. Si la manière a été reléguée au second plan, les coéquipiers de l’époustouflant Aïssa Laidouni ont tout de même assuré l’essentiel pour composter leur ticket au Mondial. Face à une vaillante et très technique équipe malienne, nos aigles de Carthage ont fermé les issues menant aux cages de Béchir Ben Said et préservé le score de parité (0-0) pour décrocher le précieux totem.
Le scénario idéal pour la Tunisie
Devant 35 000 spectateurs entassés au stade Hamadi Agrebi à Rades, la rencontre n’a pas atteint un grand niveau technique. Si les maliens ont tout tenté pour marquer un but synonyme d’espoir, les tunisiens l’ont joué à l’expérience pour conserver l’avantage acquis à Bamako.
Les hommes de Jalel Kadri sont restés fidèles à leur plan du match aller et on a retrouvé l’équipe disciplinée, patiente et très généreuse de Bamako. Dans cette manche retour, le sélectionneur tunisien qui a choisi d’aligner le même onze qu’à l’aller, a laissé le monopole du ballon au Mali qui a failli créer la surprise en ouvrant le score à la (4e) minute, mais le but d’Abdoulay Diaby est refusé suite à une position de hors-jeu, après visionnage de la VAR. Les maliens ont essayé de pénétrer le bloc tunisien, mais sont tombés sur une équipe tunisienne qui n’avait qu’un seul objectif : ne pas encaisser de buts. Aidé par la sortie prématurée sur blessure d’Amadou Haidara, la stratégie de la Tunisie va s’avérer payante car avec le temps, les coéquipiers d’Hamari Traoré n’ont pas réussi à se procurer de situations dangereuses face à des adversaires combatifs et concentrés derrière
Passé l’orage, les aigles de Carthage rentrent aux vestiaires avec un score nul et vierge (0-0) qui oblige les hommes de Mohamed Magassouba à se découvrir davantage. Avec pas moins de 5 changements en second half, le sélectionneur des aigles maliens va par ailleurs jeter toutes ses forces dans la bataille mais butera encore sur un bloc tunisien solide, qui a misé sur les transitions avec notamment la lucidité de Skhiri et la mobilité de Khenissi, tous deux entrés en deuxième mi-temps.
Habitués à ces matches couperets, les tunisiens vont réussir à tenir le score et finir le travail pour valider une sixième qualification au Mondial qui ouvre des perspectives positives à la sélection, notamment dans son projet de sourcing des binationaux (incarné par un Hannibal Mejbri, entré à la fin du match) et lui permet d’ambitionner de mettre sur pied une équipe séduisante pour 2026. Le Mali a, quant à lui, gagné la bataille du jeu à Radès mais perdu la guerre de la qualification. Bourrés de talent, les camarades d’Yves Bissouma quittent les barrages sur le sentiment d’avoir été mal récompensés mais se projettent déjà sur les prochaines échéances. La Tunisie, qui peut jubiler après cette importantissime qualification, a déjà en ligne de mire le tirage au sort de la Coupe du Monde ce Vendredi.