DOHA - Promu au poste de sélectionneur suite au départ de Mondher Kebaier après la dernière CAN au Cameroun, Jalel Kadri (54 ans) a vécu au Qatar sa première grande compétition internationale. Si son parcours avec la Tunisie est dans l’ensemble très honorable, son leadership et certains de ses choix sont très contestés. Quid de son avenir à la tête des Aigles de Carthage ?
Entre motifs de satisfaction et (gros) regrets
C’est un Jalel Kadri épuisé, vidé et très touché qui a vécu le coup de sifflet final de ce Tunisie-France (1-0) comptant pour l’ultime match du Groupe D, mercredi dernier. Le sélectionneur des Aigles de Carthage ne le sait que trop bien : lui aussi a manqué son match face à l’Australie, une rencontre (cruciale pour la qualification au 2e tour) perdue au bout notamment d’une première période désastreuse.
Pourtant, avec 4 points dans ce Groupe D, Kadri a fait mieux que ses prédécesseurs en Coupe du monde : Nabil Maâloul (3 points en 2018), Roger Lemerre (1 point en 2006), Amar Souayah (1 point en 2002) et Henri Kasperszak (1 point en 1998). Seul Abdelmajid Chettali a réalisé le même nombre de points en 1978 avec, certes, un contexte bien différent (notamment un système de qualifications à un seul représentant du continent africain). Un bilan a priori très positif, qui aurait pu offrir une qualification historique à la Tunisie au deuxième tour.
Mais si l’objectif annoncé était de faire bonne figure et de se donner les moyens de croire à l’exploit, le résultat final et la variabilité affichés entre les 3 rencontres de cette phase de groupes : un encourageant (0-0) face au Danemark, suivi d’une fâcheuse défaite (0-1) contre l’Australie, avant de finir sur une victoire de prestige face aux Bleus, champions du monde en titre (1-0), laissent un énorme goût d’inachevé.
Jalel Kadri, un profil en question
Méconnu du grand bataillon avant son arrivée à la tête de la sélection, Jalel Kadri a réussi à qualifier la Tunisie à sa 6e Coupe du monde au bout d’une double confrontation tendue contre le Mali, où il a notamment démontré ses qualités de bon communicateur (il se fait accompagner par un coach personnel, ndlr). À défaut de génie tactique, ce profil « travaillomane », logique et responsable affiche un bilan comptable très correct (8 victoires, 3 nuls et 2 défaites en 13 matchs) avec notamment une symbolique Kirin Cup (tournoi amical) remportée face au Japon en terres nipponnes.
Ce constat positif ne devrait toutefois pas occulter des choix contestés dans le management de coach Kadri. À commencer par sa liste pour la Coupe du monde ou encore ses décisions au cours du Mondial (particulièrement contre l’Australie). Le profil du sélectionneur national intrigue : celui à qui les solides références en club font cruellement défaut, est-il vraiment seul maître à bord ou a-t-il accepté de faire des concessions qui ont fini par lui porter préjudice ?
Si rien n’a jamais filtré sur sa relation contractuelle avec la Fédération, l’avenir de Jalel Kadri devrait se décider dans les prochains jours. Lui aussi très contesté voire chahuté dans le milieu du football tunisien, Wadii El Jarii jouera gros, tout comme son sélectionneur..