Grande surprise de la liste des 26, Yassine Meriah a été l’un des artisans de la solidité défensive des Aigles de Carthage lors de ce mondial. Analyse d'un retour au premier plan.
Against all odds
Contre toute attente donc, c’est bien Meriah qui a été convoqué pour compléter le duo Talbi-Bronn et ainsi composer cette toute nouvelle défense à trois. Bien que ce dispositif fut plus ou moins attendu, les derniers rassemblements de l’équipe nationale laissaient présager l’incorporation d’un Ghandri ou d’un Iffa, qui ont participé à la double confrontation décisive pour la qualification au mondial face au Mali. C’est finalement le natif d’Ariana qui s’est imposé et de fort belle manière.
Malgré un temps de jeu en club quasi nul, puisque la LP1 a débuté avec plus d’un mois de retard, le défenseur de l’Espérance n’a laissé paraître aucune faille physique ou mentale et a été impérial dans le jeu aérien. Très peu souvent pris à défaut en un contre un, Meriah a aussi retrouvé son jeu long dont il avait fait sa marque de fabrique lors de son passage au CSS et qui lui tant fait défaut ces dernières années. Celui qui ne montre aucune émotion sur le terrain semble avoir repris confiance en lui et, par la même occasion, sa carrière plutôt décevante jusqu’ici au vu de son talent et de son sérieux.
I still believe
Un retour en Europe pour Yassine Meriah semble envisageable, il peut et doit y croire, tant il a été solide lors de ce mondial, mais pas que. Car n’oublions pas le défenseur du CSS qu’il était, trois saisons durant. Avant de s’exiler à l’Olympiakos. Un choix qui semblait pourtant judicieux sur le papier : club régulièrement européen et dans un championnat dit « intermédiaire » avant, pourquoi pas, de s’imposer dans une ligue plus huppée. Mais voilà, tout ne s’est pas passé comme prévu, peut-être était-il parti à l’étranger trop tôt, trop jeune ? Comme souvent, il s’agit plus d’une conjonction de facteurs défavorables que de la faute d’un élément unique. Quoiqu’il en soit, sa carrière a par la suite pris du plomb dans l’aile : Après deux prêts peu concluants en Turquie (Kasimpasa et Çaykur Rizespor) et une saison aux Émirats Arabes Unis (Al Ain), il se décide de rentrer au bercail, à l’Esperance de Tunis. Nul doute qu’il retrouvera chez les Sang et Or ses repères, lui qui n’a pas encore 30 ans avant de revenir sur le vieux continent avec un bagage un peu plus solide, on l’espère.