Interdit de recrutements depuis deux mercatos, plongé dans une crise financière sans précédent, incapable de payer ces créanciers, sanctionné de six points au classement général, orphelin de l'aide de ces hommes forts et géré par une direction digne d'un club amateur ... le grand Club Africain est menacé de rétrogradation administrative. L'urgence est totale.
Une situation insoutenable…
Appelons un chat un chat, tout ceci est la conséquence de beaucoup « d’irrégularités de gestion » commises par l’ancien président, Slim Riahi, aujourd’hui parti. Vainqueur de la coupe de la Tunisie il y’a encore deux saisons, le club de la capitale connait une chute difficile. Traîné dans tous les sens par les instances locales et internationales, l’équipe des rouges et blancs lutte tous les jours pour sa survie.
Le grand club de Attouga, Gommith, Bayari ou Rouissi … pour ne citer qu’eux, est, aujourd’hui, un club dans un coma artificiel, sans corps ni sens, plongé dans la souffrance et les douleurs. Un club qui se trouve otage de jeux politiques de ces hommes forts, de ces hommes riches, qui n’ont finalement de riche que leurs égoïsmes et narcissismes éternels ….
Le peuple du Club, le club du peuple …
Scientifiquement et logiquement, ce club, en coma, serait mort, ferait parti de l’histoire ancienne, rendrait son âme à tous ces mercenaires voulant du mal d’un pilier de la Tunisie moderne, de la Tunisie du 20ème siècle, un club créé sous le protectorat français, un club qui se nommait « le club islamique africain », un club qui a eu à sa tête le premier président tunisien de l’histoire, un certain Béchir Ben Mostapha, un 4 Octobre 1920 … un club qui a grandi avec la liberté du peuple et qui a lutté contre les esprits colonialistes. Un Club … Africain !
Hélas, ce grand Club Africain ne meurt pas, il renaît de ces cendres, ce phénix ne rend jamais l’âme … Il est entrain de prouver pour la nième fois qu’il n’appartient pas à une institution ou à une administration, qu’il n’appartient pas à la richesse d’un homme ou au merci d’un gouverneur, mais il appartient à l’histoire d’un pays, il appartient au peuple clubiste et il appartient à l’un des phénomènes les plus passionnants du football mondial : L’amour du Club Africain !
Indépendamment de ce que fait la Fédération Tunisienne de football depuis le début, et qui ne peut que être salué pour son engagement, c’est l’élan de solidarité et de mobilisation, jamais vu, de ces hommes et femmes rouges et blancs. A Siliana, Tataouine, en passant par Gabes, Mareth, Jendouba ou Kasserine. De El-Alia, la Goulette, la Marsa ou Menzel Bourguiba. De Sidi Bouzid, Kebili, Zaghouan ou Rades … Là ou ils sont, là ou l’amour du CA les fait vibrer, les fait respirer, les fait mourir … Ils se sont engagés avec le peu qu’ils ont pour aider leur club, leur famille, leur raison d’être. Les mots ne pourront jamais décrire le sens de l’histoire, mais l’histoire a compris le sens de cet amour clubiste et il nous dira qu’un 16 Octobre, l’amour du CA n’a plus de prix.
Et maintenant que faire …
Le réveil est loin d’être terminé, le club est toujours sous pression, la dette est énorme et le plus dur reste à venir. La famille clubiste devra lutter encore pour sa survie, l’équipe doit continuer à gagner ces matchs, histoire de rendre heureux ces soldats rouge et blanc … La vie d’un club est faite de hauts et des bas, mais l’amour est plus quand dans la souffrance et la douleur.
Неудержимые 4
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