La première partie de saison est terminée et un bilan sur le club le plus décrié de LP1 s’impose. Ettachkila prend la route, direction la frontière libyenne, pour évoquer le cas de la formation de Ben Guerdane..
Le 7 février dernier, l’Union Sportive de Ben Guerdane a clôturé sa première partie de saison avec un succès à domicile contre le Club Athlétique Bizertin (1-0). Malgré un parcours plus que satisfaisant, le club s’est retrouvé une nouvelle fois au milieu de polémiques alimentant une image qui était déjà peu reluisante aux yeux du grand public.
La victoire contre le CAB maintient l’USBG dans le top 4 et indique que le club continue sa progression dans l’élite (5 points de plus que la saison dernière au même stade). Au bout de 2 saisons et demie, l’USBG possède de moins en moins le profil de l’invité surprise de la première partie de classement de la LP1, une zone qu’elle n’a pas quittée depuis le début de la saison actuelle.
Maître de son terrain
À domicile, au sein de son antre, le stade du 7-Mars, l’USBG montre un visage conquérant et solide. En effet, les hommes de Hassen Gabsi présentent un bilan de 6 victoires et 1 défaite en 7 matchs. Ces résultats sont dus à un dispositif défensif performant. Dans un 4-3-3 classique, la charnière centrale Mhadhebi-Akremi ainsi que le trio Ben Tarcha-Guesmi-Mhamdi brillent (meilleure défense de LP1 avec 4 buts encaissés), permettant aux joueurs offensifs tels que Zekri ou Brigui et aux latéraux de se libérer. A l’extérieur, c’est un peu plus compliqué mais le club respecte parfaitement l’adage « victoire à domicile, nul à l’extérieur ». Malgré une projection vers l’avant conséquente, l’équipe a des difficultés à produire du jeu et affiche beaucoup de déchets dans les 30 derniers mètres, ce qui ne lui permet pas de toujours concrétiser ses situations.
On touche ici l’un des axes de progressions (domicile/extérieur) du club puisque ce dernier n’a marqué que 2 buts sur 11 dans le jeu, les buts marqués sont principalement inscrits sur pénalty (8 pénaltys obtenus depuis le début de la saison) et sur corner.
Ces soucis d’efficacité peuvent devenir problématiques dans la course au top 4, d’autant que des clubs comme Monastir ou Soliman sont à l’affût du moindre faux-pas. Le club l’a compris, en allant chercher, durant ce mercato hivernal, Izaka Aboudou et Louay Dahnous pour renforcer son attaque.
Union Sportive de Ben Guerdane – Olympique de Béja, le match de la honte
Nous sommes à la 52e minute du match USBG – OB, Aziz Jouini commet une faute sur Mondher Guesmi, des mots sont échangés et Guesmi décide de se faire justice lui-même en lui assénant des coups d’une violence inouïe. De plus, durant cet incident, Mohamed Ben Tarcha s’en mêle et inflige un coup de poing à Aziz Jouini. Ces incidents ont créé un vif émoi auprès des suiveurs de la LP1, poussant le club à convoquer les deux joueurs ainsi que Akremi coupable d’un coup de poing sur Mahamadou Traoré en fin de match. Guesmi fera ensuite son mea-culpa et décidera de mettre fin à sa carrière après son passage devant la commission. Le club attendra le verdict de la ligue pour éventuellement ajouter des sanctions à ses joueurs mis en cause.
La décision de la LNFP (Ligue Nationale de Football Professionnel) tombe enfin, elle décide d’infliger trois matchs de suspension et une amende 5000 dinars à Seifedinne Akremi et Mohamed Ben Tarcha, ainsi que 8 matchs et une amende 20 000 dinars pour Mondher Guesmi, lui qui avait décidé de mettre un terme à sa carrière plus tôt. Plusieurs questions se posent après cet évènement, ces comportements sont-ils dus à un sentiment d’impunité ou d’invincibilité qui règne à domicile ou simplement à un fait de match regrettable ? En tout cas, ce match est un vrai point noir dans la saison du club, ternissant une image déjà critiquée et éclipsant l’excellent travail de Hassan Gabsi.
Outre cet épisode, d’autres couacs sont venus perturber la saison de l’USBG. En effet, dès la première journée, le coach Ramzi Jarmoud avait décidé de jeter l’éponge pour des salaires impayés, un classique dans notre football qui ne permet pas aux acteurs d’évoluer dans des conditions optimales. Puis dernièrement, le président de l’USBG a été mis de côté par le comité exécutif du club. Celui-ci lui a reproché la gestion des cas Tidjani Anane et Gil Bahia dans le paiement de leurs salaires ainsi qu’une prétendue utilisation d’une rentrée d’argent sans en avoir averti le comité. La conséquence a été immédiate, c’est Rabiî Louhichi qui devrait prendre le relais dans une organisation où le comité composé de Wajih Jari, Jlidi El Orf et Meftah Ammar possède une place prépondérante dans la ville et le club. Dans le sud et particulièrement à Ben Guerdane, on ne passe pas par « Feuneu » mais par ces trois-là.
Espérons que ce qui s’est passé dans cette première partie de saison servira de leçon aussi pour l’avenir et fera comprendre que l’image d’un club est tout aussi primordiale que le volet sportif.
Révélations et objectifs de fin de saison
Ce début de saison a mis en lumière des individualités et un recrutement efficace. Ayoub Tlili et Hamrouni ont été excellents. Ce dernier, revanchard, progresse de match en match, il est de plus en plus cohérent défensivement. Devant, Alaya Brigui et Haïthem Mhamdi apportent beaucoup techniquement dans les phases de transitions mais également dans le vestiaire, malgré, quelques écarts pour ce dernier.
Cependant, d’autres joueurs sont décevants comme Khaled Gharsellaoui avec des circonstances atténuantes ou Edem Rejaïbi à cause d’une hygiène de vie déplorable. Puis, d’autres éléments se sont encore peu illustrés comme Presnel Banga, Louay Ben Hassine et Ayoub Chaâbane, mais ils ont montré de belles choses quand le coach en a eu besoin.
Sportivement, la demi-saison de l’USBG est réussie. Le club espère décrocher une place qualificative pour la CAF Cup (2 participations au cours de la saison 2018 et 2019) ou une place en UAFA Champions Cup. Affaire à suivre..