Une semaine après un premier rendez-vous manqué en Supercoupe face à l’USMo, l’Espérance s’est ressaisie de belle manière en venant à bout d’un CSS en rodage. Un but de la nouvelle recrue Iwuala ainsi qu’un retour aux fondamentaux du coach Radhi Jaidi ont permis aux Sang & or de lancer leur saison avec un titre de prestige..
L’Espérance avait à peine le temps de souffler après sa défaite en Supercoupe face à l’USMo (1-1, 3-5 aux TAB) qu’un nouveau challenge et des attentes cette fois encore plus élevées l’attendaient à quelques jours d’intervalles. Si la semaine de préparation a permis au staff de Radhi Jaidi de faire redescendre la pression pour les joueurs, c’est surtout à la réorganisation tactique que la priorité a été donnée. Après les enseignements de la dernière finale, le choix du néo coach de l’Espérance s’est porté sur son 3-5-2 de prédilection avec 3 changements par rapport à samedi dernier : Bilel Chabbar démarre comme axial droit, le jeune Montassar Triki est titularisé devant la défense et le ghanéen Percious Boah est lancé sur le front de l’attaque. Un dispositif qui permet à Anayo Iwuala d’évoluer à son poste de prédilection et qui replace le (très convaincant) Rached Arfaoui en piston droit.
En face, le Club Sfaxien Sfaxien abordait cette finale avec plus de sérénité et en ambitionnant de lancer la saison avec un moral au zénith. Malgré des absences en cascade avec de nombreux départs à l’intersaison (Azmi Ghouma, Kingsley Edwo, Kingsley Sokari..), les suspensions (Chris Kouakou et Aymen Harzi) et la blessure notamment de Mohamed Ben Ali, les Bianconeri du neo coach italien Giovanni Solinas étaient déterminés à garder leur identité en comptant sur des éléments de qualité à l’instar du revenant Mohamed Amine Hamrouni, Alaa Ghram (qui a enregistré son retour dans l’axe de la défense après une longue absence) et le polyvalent Mohamed Soula combinés aux nouvelles recrues comme l’irakien Hussein Ali Al-Saedi ou encore Hazem Haj Hassen. Avec un dispositif en 4-2-3-1 (pouvant évoluer en 4-4-2 avec Haj Hassen en attaquant de soutien derrière Firas Chaouat), le CSS se voulait joueur et démontrer qu’il restait très compétitif malgré un récent contexte sportif et administratif compliqué
Durant les dix premières minutes, les débats sont équilibrés et le jeu est disputé au milieu de terrain mais c’est les Sang & Or qui vont avoir les occasions les plus franches; d’abord dès la (3’) suite à un ballon en retrait d’Iwuala qui prend de vitesse Ghaith Maaroufi, l’action échoue sur Ben Romdhane qui rate sa reprise, puis à la (17’) après un nouveau débordement sur l’aile gauche du virevoltant Iwuala : le ballon de nigérian est récupéré par Arfaoui qui remet sur Ben Romdhane : idéalement placé, le milieu à tout faire de l’Espérance enlève trop son tir.
Sentant le danger sur le côté droit de la défense sfaxienne, Giovanni Solinas décide de replacer Haj Hassen devant Maaroufi et va insister sur le pressing haut pour empêcher Moez Ben Chrifia de relancer au sol. À la (23’), lancé par Hussein Ali, Haj Hassen a failli ouvrir la marque mais son tir croisé est passé à côté des cages de Ben Chrifia. Agressifs, jouant en transitions et cherchant souvent Iwuala après 2, 3 touches, les Sang & Or (malgré le faible apport technique de Percious Boah) ont beaucoup gêné l’arrière-garde sfaxienne mais cette dernière a tenu le score jusqu’à la mi-temps (0-0)
Au retour des vestiaires, Radhi Jaidi décide d’incorporer Nassim Ben Khlifa à la place de Boah pour profiter de la technique et du jeu en pivot de l’ancien international suisse. La première minute du second half est très chaude avec deux occasions coup sur coup pour les deux équipes : le ballon de Ben Romdhane suite à un bon travail dans la surface ne trouve personne à sa réception puis, dans la foulée, Hussein Ali ne profite pas des espaces concédés par la défense espérantiste. Le CSS obtient deux corners consécutifs qui ne donneront rien. À la (53’), encore bien placé, Ben Romdhane rate encore son denier geste en enlevant son lob des 20mètres. La (57’) marquera le tournant du match; après un ballon récupéré par Ben Hmida (très généreux sur son côté gauche) dans le camp du CSS, Ghailene Chaalali se retourne et lance parfaitement Iwuala. L’ancien sociétaire d’Enyimba, auteur d’un bon appel, fait parler sa vitesse avant de tromper Mohamed Hedi Gaaloul d’une puissante frappe croisée (1-0)
Si le CSS va réagir quelques minutes plus tard par Chaouat, c’est les Sang & Or qui ont failli faire le break à la (72’) par Ben Khlifa qui ne profite pas de la supériorité numérique de ses camarades et bute sur Gaaloul. À la (81’) Chaouat a failli remettre les pendules à zéro : l’avant Bianconero se défait de Chabbar mais son tir est contré par Badrane, revenu à la couverture in-extrmis. Malgré les entrées notamment de Hamdouni, Habbassi et Nakkache du côté du CSS, le score en restera là (1-0)
L’Espérance remporte la 6e Supercoupe de Tunisie de son histoire : un sacre important pour le moral du staff et des joueurs de Radhi Jaidi, intervenant dans un contexte de transition et qui permettra au club de Bab Souika d’aborder sereinement ses prochaines échéances (notamment la décisive double confrontation contre Al Ittihad Tripoli en qualification de la CAF CL). Le CSS devra, lui, tirer les enseignements nécessaires de cette finale pour lancer sa nouvelle saison et concilier ses supporters avec le beau jeu à la sfaxienne. Une saison dont la révélation pourrait s’appeler.. Hussein Ali.