Football : Francileudo Santos, l’histoire d’un remarquable joueur !

Francileudo Dos Santos Silva, appelé Santos ou Dos Santos est né le 20 mars 1979 (43 ans) à Zé Doca, une ville de l’ouest de l’État du Maranhão au Brésil. Il est issue d’une famille modeste de 7 enfants élevés par un père agriculteur et une mère couturière. Comme beaucoup de jeunes brésiliens de son âge, il se met à jouer au football avec ses copains et comprend très vite que le ballon rond serait l’unique issue pour son avenir.

Il fait ses premières classes dans le club de Sampaio Corrêa, à Maranhão, et se fait remarquer par son talent de buteur avec toutes les catégories des jeunes. A 17 ans, un recruteur brésilien de club belge du Standard de Liège le repère dans les rangs de son équipe et l’invite à tenter sa chance en Europe. La décision fût dur pour le jeune homme qui finit par accepter de s’exiler loin de ses parents.

Arrivé au Standard en 1996, Santos avait beaucoup de problèmes d’adaptation et d’intégration avec le football européen, la concurrence était rude avec un autre brésilien de l’équipe Belge, Wamberto de Sousa Campos dit « Wambi », qui faisait les beaux jours de l’équipe première. L’effectif du Standard était très en place : on retrouvait le défenseur Nigérian Joseph Yobo ou les deux internationaux belge, Emile et Mbo Mbenza. Le petit Santos suivra la première saison avec la réserve.

Malgré quelques belles promesses fin 1997, le brésilien n’arrive pas à convaincre le head coach croate, Tomislav Ivic et se met à la recherche d’un nouveau club.

L’éclosion à Sousse

Le joueur accepte de jouer en Tunisie, du coté de l’Etoile du Sahel, à Sousse, et démarre une nouvelle aventure dans sa carrière. Sous les ordres du technicien français, Jean Fernandez, il inscrit la bagatelle de 32 buts en 50 matchs et séduit tout le monde par son talent. Le joueur forma un duo prolifique avec l’autre star de l’équipe, Zied Jaziri, et termine meilleur buteur du championnat en 1998 avec 14 buts. Sa deuxième année était plus accomplie et gagna la coupe de la CAF face au Wydad Casablanca, pour son premier titre personnel. Les dirigeants de la fédération tunisienne lui font alors une première proposition pour le naturaliser et l’intégrer à la sélection nationale, chose qu’il refusa préférant attendre encore et se donner une chance de jouer avec son Brésil natale.

Le voyage en Europe

Après la fin de son aventure à Sousse, Jean Fernandez le fait venir avec lui au FC Sochaux, en 2001. Le Brésilien ne se fait pas de soucis et inscrit 21 buts avec le club sochalien, décrochant le titre de meilleur buteur de deuxième division et permettant à Sochaux d’accéder à la première division française. Sa deuxième année fût gâchée par une grande blessure qui l’écarte des stades pendant près de six mois, et le joueur voit tout espoir de rejoindre le Brésil s’évanouir avec le temps. Il disait à l’époque. « Quand je voyais qu’Elber était le meilleur buteur du championnat allemand avec le Bayern de Munich et qu’il ne jouait même pas avec le Brésil, je ne me voyais pas le faire alors que je jouais à Sochaux. Donc, j’ai tenté ma chance avec la Tunisie». Malgré les pressions des dirigeants sochaliens qui ne voulaient pas que Santos aille disputer la CAN, il décide de jouer pour les Aigles de Carthage. Sa naturalisation intervient le 1er janvier 2004 soit trois semaines avant le coup d’envoi de la CAN.

Le sacre en 2004

Dès sa première sélection sous le maillot de la Tunisie, il inscrit son premier but en match amical face au Bénin. Il est l’un des grands artisans de la CAN 2004 avec la sélection nationale, il a inscrit notamment le premier but tunisien lors de la finale contre le Maroc (2-1) et termine co meilleur buteur de la compétition (4 buts). Avec Zied Jaziri, Riadh Bouazizi ou Adel Chedli, Santos a remporté le seul et unique trophée africain pour la Tunisie.

Il dispute la coupe des confédérations avec la Tunisie en 2005 et inscrit deux buts au troisième match face à l’Australie, pour la seule victoire des aigles de Carthage. A la CAN 2006, il inscrit 4 buts, mais l’aventure des tunisiens s’arrêta aux quarts des finales face au Nigeria (7-6 aux TAB). Il est aussi l’un des grands acteurs de la qualification de cette équipe pour la coupe du monde 2006 en Allemagne, mais se blessa juste avant et ne jouera que quelques minutes face à l’Ukraine au troisième match.

Il dispute une dernière compétition avec la Tunisie à la CAN 2008, et malgré ces deux buts face à l’Afrique de Sud, les tunisiens prennent la sortie aux quarts de finale face au Cameroun (3-2 AP).

Il joue son dernier match amical avec la Tunisie le Août 2008 face à l’Angola au stade de Rades (1-1). Au total, il a inscrit 22 buts pour 41 matchs avec les Aigles de Carthage.

Un dernier tour à Sousse, avant de partir

Santos quitte le SC Sochaux après une excellente dernière saison et une coupe de la Ligue en 2004, pour le Toulouse FC en 2005. La suite de sa carrière européenne se passera en dents de scie, alternant les prêts au FC Zurich en Suisse, un retour au FC Sochaux et une pige au FC Istres. C’est qu’en 2010, qu’il décide de revenir en Tunisie, à l’Etoile du Sahel.

A l’age de 31 ans, Santos avait perdu de sa vivacité et termine son expérience tunisienne au bout de trois saisons et 5 petits buts inscrits avec l’équipe du Sahel, laissant derrière lui beaucoup d’amour et de respect de toute une ville.

Santos retourna en France après son dernier au revoir à Sousse et s’installa dans la région saochalienne. Il disputa deux saisons en CFA avec l’ASM Belfort, avant de tenter une dernière aventure en Suisse, au FC Porrentruy, en division régionale. En 2017, le club suisse décide d’arrêter l’activité de son équipe première et Santos arrêta sa carrière par l’occasion …

Au final, cet prolifique attaquant tunisien, d’origine brésilienne, a contribué à la joie de toute une nation en 2004 et a aidé la Tunisie à remporter son unique et seul trophée continental. Ce joueur a marqué toute une génération de tunisiens qui n’oublieront jamais sa modestie, sa gentillesse et surtout ces buts … Merci Santos !