Interview Eskander Mzoughi « Je suis un grand compétiteur et je souhaite toujours m’améliorer »

Originaire du Québec où il a représenté le Phénix des Rivières, Eskander Mzoughi s’est installé en Belgique en compagnie de sa famille alors qu’il n’avait que 12 ans. Le jeune joueur de O-H Louvain se livre à Ettachkila sur ses débuts, son évolution et sa relation avec la Tunisie.

Bonjour Eskander, peux-tu te présenter aux lecteurs d’Ettachkila et au public tunisien ?

Bonjour à tous, je m’appelle Eskander Mzoughi. J’ai 16 ans et je suis né à Montréal au Canada.

À quel âge as-tu commencé à pratiquer le football ?

J’ai commencé à jouer au football au Phénix de Québec dès l’âge de 7 ans.

Comment as-tu eu l’idée de jouer au football dans un pays comme le Canada ?

(Rires) Cela peut paraître étonnant mais le football est le sport le plus pratiqué au Canada. Certes, ce n’est pas la même ferveur qu’en Europe ou en Afrique à titre d’exemple, mais c’est assez facile d’apprendre le foot dans ce pays.

Raconte nous ton arrivée et ton intégration en Belgique ?

Mon arrivée (pour des raisons familiales) s’est plutôt bien passée car je suis quelqu’un d’assez sociable et j’arrive à m’intégrer facilement.
Ce qui m’a plu le plus depuis que je suis ici, c’est le climat (sourire). On est très loin de celui du Canada.

Et ton expérience avec l’OH Louvain, comment se passe-t-elle ?

Les choses se passent très bien avec mon club. J’ai vécu de belles périodes depuis mon arrivée malgré les quelques difficultés rencontrées. Je n’ai jamais baissé les bras et j’ai continué à travailler fort et dur pour les surmonter.
Dans l’ensemble, le club possède une académie très moderne, nous avons de super installations et de bons éducateurs qui nous aident à grandir et progresser.

Parle-nous de ton poste ? Tu aimes évoluer dans quelle position ?

Plus jeune, j’évoluais en tant qu’ailier droit mais depuis maintenant deux ans, j’évolue en tant que latéral. La différence n’est pas énorme étant donné que je suis un joueur très offensif. J’ai appris à m’adapter à mon nouveau poste mais cela ne m’empêche pas d’être replacé quelques fois un peu plus haut sur le couloir droit.

As-tu des joueurs qui t’ont marqué, ou des exemples dont tu aimerais suivre la trajectoire ?

J’aime beaucoup ce qu’a fait Zineddine Zidane durant sa carrière. Il avait une hygiène de vie irréprochable et il a su allier le talent et le travail, au plus haut niveau mondial, surtout avec beaucoup d’humilité.
Plus récemment, je suis sous le charme du latéral canadien du Bayern Munich, Alphonso Davies. Je m’inspire beaucoup de ce qu’il produit depuis des mois, d’autant plus qu’il est polyvalent comme moi et très porté vers l’avant.

En Tunisie, j’aime beaucoup Yassine Chikaoui qui me fait justement penser à Zidane dans son style de jeu et Youssef Msakni qui est tout simplement super élégant sur le terrain.

L’année prochaine tu passes avec les U21, pour un jeune de 16 ans, c’est plutôt une belle récompense.

Oui, et j’en suis très fier ! J’ai effectué quelques entraînements avec le groupe des U21 et je me sens très prêt pour franchir ce cap. Je suis un grand compétiteur je souhaite toujours m’améliorer. Cette évolution est une belle récompense pour toutes ces années de travail, mais je garde tout de même les pieds sur terre et je continue à travailler dur pour évoluer au plus haut niveau.

Parlons un peu de la sélection, tu es originaire de quelle région de la Tunisie ?

Je suis originaire de Sousse, j’y allais régulièrement durant l’été. J’y ai des bons souvenirs avec mes amis et ma famille.

On sait que tu es né au Canada mais que tu possèdes également la nationalité tunisienne. As-tu eu des contacts avec les deux Fédérations ? Si oui, dans quel cadre ?

J’ai eu des contacts avec la fédération canadienne qui m’a présenté un programme de développement pour les jeunes joueurs dans le cadre de la coupe du monde 2026 (prévue au Canada et aux USA). J’ai reçu également une invitation pour un stage cet été avec les U20 du Canada, mais tout a été finalement annulé à cause de la pandémie du covid-19.
Concernant la fédération tunisienne, il n’y a rien de concret pour le moment.

Quels seront tes critères de choix au moment voulu ? (Eskander a récemment obtenu la nationalité belge)

Ce sera une décision réfléchie avec mon agent et ma famille.
Pour l’instant je ne me précipite pas et je reste très concentré sur ce que je peux faire sur le terrain. Le reste viendra de manière naturelle inchAllah.

Quels sont tes ambitions d’un point de vue professionnel en club ou avec la sélection ?

Mon but est d’aller le plus loin possible que ce soit en club ou en sélection.
J’aimerais passer professionnel dans un premier temps, puis évoluer dans un grand championnat plus tard.
Disputer une coupe de monde restera mon rêve, comme tout joueur de football.

On te laisse le mot de la fin Eskander.

Je voudrais vous remercier pour cette belle interview. Je tiens aussi à saluer tout le peuple tunisien et la Tunisie qui reste mon pays de cœur. En ces temps difficiles, il est très important de se soutenir les uns et les autres, InchAllah nous pourrons surmonter cette crise sanitaire ensemble !