Le jeune technicien Mohamed Ali Maalej, qui a réalisé un parcours remarquable avec l'ES Metlaoui (ponctué par un maintien inespéré au vu de la situation du club), s'est récemment engagé avec l'US Tataouine. Ettachkila vous propose de découvrir la face méconnue de cet homme discret, passé notamment par l'ES Djerba, l'Olympique Béja (avec lequel il a réalisé l'ascension en LP1), ainsi que par le club d'El Sahel en Arabie Saoudite. Mots d’ordre : travail, respect et beau jeu..
Ettachkila : Bonjour coach. D’abord félicitations pour votre parcours avec l’ES Metlaoui la saison dernière. Un parcours ponctué par un sauvetage difficile mais mérité.. Comment cette expérience s’est-elle déroulée ?
Moahamed Ali Maâlej : Bonjour, tout d’abord je vous remercie de m’avoir accordé cette occasion pour m’exprimer. Avec un peu de recul, l’expérience avec l’Étoile Sportive de Metlaoui a finalement été très enrichissante. Pour ne rien vous cacher, avec mon staff, nous avons beaucoup réfléchi avant d’accepter la mission mais nous avons pris la décision de relever ce challenge. Le calendrier n’était pas évident à notre arrivée; après quatre défaites consécutives, notre objectif à court terme était d’arrêter cette spirale négative pour pouvoir repartir sur une nouvelle dynamique. Pour notre premier match à la tête de l’équipe, nous avons ramené un bon point de Ben Guerdane, ce qui nous a permis de lancer une série de sept matchs sans défaite. Cette performance nous a donné beaucoup de motivation pour continuer à grapiller des points au classement. Malgré une fin de saison extrêmement tendue, notre objectif a été atteint et le club s’est sauvé parmi l’élite.
Ettachkila : Pourtant, vous avez travaillé dans des conditions très compliquées..
Oui, c’est vrai..la situation financière du club était très difficile, nous avons fait avec un effectif réduit et des blessures de longue durée. Ce n’est jamais facile de travailler dans de telles conditions, mais nous avons su nous adapter pour atteindre notre objectif et maintenir le club. Nous avons même atteint les quarts de finale de la coupe de Tunisie malgré un groupe très réduit. Avec mon staff, nous avons pris des risques durant toute cette aventure, mais nous n’avons jamais douté. Je veux remercier encore une fois mes joueurs, qui se sont battus jusqu’au bout pour sauver le club, sans oublier également le bureau de l’ESM et à sa tête le président Mohamed Dinari, qui m’a fait confiance pour conduire cette mission. Je pars de Metlaoui avec le sentiment du devoir accompli
C’est un nouveau défi avec l’UST que nous essayerons de relever pour aller le plus loin possible avec ce grand club.
Mohamed Ali Maalej
Ettachkila : Après ce succès avec Metlaoui, avez-vous eu des solliciations en Tunisie ou à l’étranger ? Pourquoi avoir choisi l’Union Sportive de Tataouine ?
Il y avait effectivement eu quelques contacts avec des clubs en Tunisie et aussi dans certains championnats du Golfe. J’ai pris l’habitude de bien réfléchir et d’étudier chaque offre avec mon staff et le choix de l’US Tataouine s’est inscrit dans cette lignée. Nous avons essayé de chercher en premier lieu les conditions de travail qui nous permettront de réussir avec le club. C’est un nouveau défi avec les Lions du Sahara que nous essayerons de relever pour aller le plus loin possible avec ce grand club.
Ettachkila : L’UST joue paradoxalement le maintien depuis quelques saisons malgré la stabilité sportive et administrative du club… Comment expliquez-vous ce phénomène ?
(Sans hésiter) Exactement. l’Union Sportive de Tataouine doit passer un palier dans les saisons à venir et afficher de meilleures ambitions. C’est un grand club en Tunisie (en particulier au Sud), qui possède des traditions en LP1 et qui ne doit plus lutter pour sa survie jusqu’aux ultimes journées. Grâce au grand travail de ses responsables et au soutien de ses supporteurs, l’équipe doit viser plus haut et jouer les premières places du classement. Pour y arriver, nous avons un projet ambitieux avec la direction actuelle, et à sa tête Monsieur Akrema Ouathen.
Ettachkila : Quels sont justement les objectifs du club ?
Comme je l’ai dit auparavant, nous aimerions assurer notre maintien le plus tôt possible dans la saison pour pouvoir viser une place dans le TOP 6 du championnat. Nous avons des moyens mesurés et nous devrons travailler intelligemment pour bâtir une équipe ambitieuse. Le travail a déjà débuté avec mon staff et l’équipe dirigeante sur le recrutement de quelques joueurs. Nous étudions les dossiers au cas par cas pour faire les bons choix et signer des joueurs capables d’apporter une valeur ajoutée et nous aider à atteindre nos objectifs.
Mon objectif est de mettre en place une équipe équilibrée et de qualité, en essayant de doublier tous les postes..
Le coach de l’US Tataouine
Ettachkila : Justement, en parlant de l’équipe actuelle et du mercato, comment vous projetez-vous pour la prochaine saison ?
Oui, j’ai une idée très claire sur l’effectif de l’équipe première. Il y a un noyau dur de joueurs sur lequel je pourrais bâtir mon projet. Maintenant, on doit réellement renforcer ce noyau au niveau de quelques postes ciblés et c’est ce que nous avons commencé à faire avec mes dirigeants. Mon objectif est de mettre en place une équipe équilibrée et de qualité, en essayant de doublier tous les postes. Je pense que nous avons les moyens pour réussir à attirer quelques bons éléments malgré la conjoncture particulière liée à la situation économique. Je suis quelqu’un de très pragmatique, qui a toujours su s’adapter au contexte dans lequel il se trouve. Je ne laisse pas de place au hasard dans mon travail et mettrai toutes mes compétences avec mon staff pour apporter un nouvel état d’esprit à Tataouine et laisser mon empreinte au club
Ettachkila : Il y a un passage qui a particulièrement marqué votre carrière, l’ascension avec Béja..
Oui, c’est l’un des meilleurs souvenirs de ma jeune carrière. J’ai vécu une année pleine d’émotions avec ce club historique. À mon arrivée, l’équipe était classée à la quatrième place, mais n’avait toujours pas gagné à l’extérieur. J’ai réussi à redonner la réussite et la confiance à mon groupe pour finir la saison avec zéro défaite et retrouver la LP 1 après trois saisons passées en division inférieure.
Ettachkila : Vous-vous définiriez comme quel type d’entraineur et quelles sont vos références dans le domaine du coaching ?
Je suis quelqu’un qui vit pleinement son travail. À la fois exigent avec moi-même et avec mes joueurs, le jour du match comme lors des entrainements. Je donne beaucoup d’importance à chaque séance et à chaque exercice pour avoir un taux de réussite maximal. J’ai besoin d’un groupe extrêmement concentré et engagé pour améliorer les aspects tactiques et techniques de l’équipe. Une fois la séance est terminée, la pression baisse et le relâchement est toléré.
J’aime beaucoup le Special One (Jose Mourinho), il a une personnalité très particulière, une pédagogie spécifique et une façon d’être qui m’inspire beaucoup.
Ettachkila : Un mot au public d’El Teha, qui a toujours été derrière son équipe, que ce soit en Tunisie ou en Europe ?
El Teha peut vraiment être fière de ses supporters au sein de Tataouine et partout dans le monde. C’est tout à fait légitime qu’ils veuillent voir leur équipe jouer les premières places au classement et pourquoi pas aller loin en coupe. Je peux promettre à notre grand public de mettre toute mon énergie et mes compétences pour les rendre fiers de leur club. Inch’Allah, ensemble, on réalisera une belle saison avec Tataouine !