Dans une finale maîtrisée de bout en bout, l'Egypte a remporté la finale face à la Tunisie, à Rades même, sur le score de (27-23). C'est la septième couronne de l'Egypte, désormais la deuxième nation la plus titrée à la CAN, à égalité avec l'Algérie, derrière la Tunisie (10 titres).
Punis dans un non-match, les handballeurs tunisiens quittent donc la tête basse la salle de Rades, privés du double objectif qu’ils s’étaient fixé : Le 11e trophée africain à domicile et un billet pour les JO de Tokyo. Après une préparation étriquée et un parcours « plutôt » face jusqu’à cette finale, le handball tunisien a vécu ce soir une petite humiliation par des pharaons imperturbables. Une sérieuse remise en cause s’impose vite, car le chantier paraît immense, avant de s’offrir une ultime chance de disputer les JO, en passant par un tournoi de qualification à Paris (16-19 avril 2020 à l’AccorHotels Arena).
Comment l’équipe de Tunisie est tombée en finale
Les Tunisiens sont victimes d’un match surjoué, malgré un sans faute jusque-là, mais le sept national n’a pas été à la hauteur de l’événement. Leur prestation catastrophique face aux Égyptiens en première mi-temps, les a totalement plombés (11-15) à la pause. Malgré un semblant de réaction de début de deuxième période, ils n’ont pu tenir la distance face à la puissance de l’Egypte et surtout des deux ailiers Mohamed Sanad et Yahia Omar.
La prestation collective a manqué terriblement de liant, de ce jeu collectif qui a si longtemps permis à la Tunisie de dominer les matches. Quelques éclairs d’Oussama Jazizi, ont redonné un semblant d’espoir en début de la seconde période, mais rien, absolument rien, n’a fonctionné aujourd’hui. Du gardien, en passant par la défense, les arrières ou les ailiers, les Tunisiens sont tombés dans le piège de la précipitation, la nervosité et le jeu individuel.
Gerona est responsable…
On peut reprocher beaucoup de choses à Toni Gerona, le technicien ibérique a « failli » et n’a pas su trouver les solutions ni les mots nécessaires pour remettre son équipe sur le bon chemin. Sa responsabilité porte essentiellement sur un jeu d’attaque brouillon, confus et désordonné, et sans doute aussi ses changements trop nombreux, qui n’ont pas aidé à stabiliser le fonds de jeu durant cette rencontre capitale. Difficile à accepter au regard de l’énorme potentiel de cette équipe qui possède sur le papier plusieurs des meilleurs joueurs africains à chaque poste. À sa décharge, Gerona pouvait difficilement anticiper un tel déchet technique de la part de ses joueurs, avec un gros nombre de pertes de balle.
…et menacé
La gestion de cette CAN interpelle, le sélectionneur doit faire face aux critiques sur le jeu proposé ces derniers mois. Après ce grand couac du hand tunisien de ces trente dernières années, il doit se sentir menacé. Cumulant le poste d’entraîneur en France du promu Chartres, l’espagnol est également le sélectionneur de la Tunisie. Critiqué pour son manque de suivi et ces allers-retours en France, cette défaite face à l’Egypte, pourrait vite acter son départ à la tête des coéquipiers de Makrem Missaoui.
Un TQO pour voir Tokyo
Les tunisiens vont devoir passer par un TQO (quatre équipes qui s’affrontent avec les deux meilleurs qui passent), pour espérer obtenir leur visa pour Tokyo. À Paris, la tâche semble très compliquée que de remporter un trophée à domicile. Du 17 au 19 avril à Paris, la Tunisie jouera avec également la France, la Croatie et le Portugal. Les deux premiers seront qualifiés.
Un dernier mot sur le public tunisien, c’est très d’accepter, mais un pays est toujours plus grand dans la défaite. L’Egypte a amplement mérité son titre et ses joueurs ont été exemplaires tout au long du match. Le comportement et l’incivilité de certains « abrutis » ne doivent pas entacher notre relation avec ce pays et nous devrons apprendre à perdre et applaudir l’adversaire qui nous a été supérieur.
Неудержимые 4
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