Après notre premier numéro sur les litiges du Club Africain, leurs origines, leurs responsables et les sommes dépensées pour régler tous ces dossiers, en voici le deuxième numéro qui sera aussi riche que le premier ...
1/ Joueur – Matthew Rusike (Zimbabwe) : 190 000 €
L’attaquant Zimbabwéen, Matthew Rusike, a signé, le 13 janvier 2017, un contrat de deux ans et demi avec le Club Africain. Arrivant libre du club suédois de Helsinborg, il a disputé au total 14 matchs avec le club de Beb Jedid pour 4 buts, en 6 mois.
En juin 2017, le joueur fait une première volte-face et quitte la Tunisie, alors que le contrat le liant au CA courait pour deux ans, sur fond de litige sur ses émoluments avec le club. Trois mois après, il conclue un accord avec le président de l’époque Slim Riahi et le directeur sportif Ridha Dridi … mais, ayant compris « le baratin » de la direction, il décide de porter l’affaire auprès de l’instance international.
Malgré les tentatives de Marouan Hammoudia et son bureau de faire revenir le joueur sur la table de négociations, il refuse. Finalement, l’instance internationale indique qu’après l’accord conclu entre le club et le joueur le 27 septembre dernier, le joueur percevra ses dus en deux tranches, 100.000 € fin octobre et 90.000 € fin décembre 2019.
Pour l’anecdote, le joueur a signé un premier contrat avec le CS Sfaxien, mais « le destin » l’a certainement guidé, pour finir au Club Africain.
2/ Joueur – Yoann Touzghar (France/Tunisie) : 480 000 €
Arrivé au Club Africain en grande en pompe en provenance du RC Lens pour une somme avoisinant les 250.000 €, et un contrat de 3 ans, Yohan Touzghar était promis pour devenir le « serial » buteur des rouges et blancs. Auteur de 6 matchs pour un seul but avec le CA, il quitte le navire au bout de 6 mois… pour signer en France avec l’AJ Auxerre.
La commission fédérale des litiges de la Fédération tunisienne de football a rendu un premier verdict en Aout 2016. L’attaquant s’est vu condamné à verser 850 000 dinars à son ancien club mais il est surtout interdit d’exercer pendant 4 mois. Touzghar a ensuite porté l’affaire auprès de la FIFA, qui a finalement condamné le CA à payer 480.000 € au joueur, au risque d’interdiction de recrutement. Malgré un dernier recours,, le joueur a encore obtenu gain de cause en janvier 2019, et le Tribunal Arbitral Sportif a ordonné le règlement de ce montant avant le 12 août. Et là encore, la direction n’a pas respecté cette date, et la commission de discipline de la FIFA, a prolongé la sanction d’interdiction de recrutement.
Ce dossier reste un cas typique de cet enchaînement de mauvaise de gestion, de négligence et de mauvaise foi. Deux interdictions de mercato, aucune volonté de rectifier le tir, et un club à la ramasse, tel est aujourd’hui l’état d’esprit de cette institution.
3/ Joueur – Ibrahim Chenihi (Algérie) – 346 000 €
L’algérien, arrivé en Juillet 2015, en provenance du MC Eulma, a réalisé deux saisons et demi pleines avec le club de Beb Jedid. il a disputé 64 matchs au total pour 24 buts et 9 passes décisives et a toujours respecté la tunique rouge et blanche et s’est beaucoup dépensé sur le terrain. Mais, comme beaucoup d’autres joueurs, il n’a pas reçu tous ces salaires, ces primes de production, des primes de victoires etc …
Chenihi décide alors de rejoindre la formation saoudienne d’Al-Fath SC en janvier 2018 pour un contrat d’un an et demi. Il engage une procédure auprès de la FIFA pour salaires impayés, et obtient gain de cause auprès des instances disciplinaires. Malgré les plusieurs tentatives des responsables clubistes, de trouver une solution à l’amiable, le joueur est resté sourd et a exigé toute la somme.
En conclusion …
Face aux bouleversements que connaît le football moderne, personne ne peut nier que le management soit devenu un outil incontournable et incontestable de la gestion et de la direction de tout grand club de football soucieux de préserver son image et sa pérennité.
Mais, depuis quelques années, nous assistions à un déchaînement d’amateurisme, d’indécence et d’hypocrisie de tous ces (ir) responsables au Club Africain. Rien de plus mauvais pour gâcher la vie des supporteurs de ce grand Club. Mais, comme le disait l’écossais Bill Shankly » Le football est un sport simple, rendu compliqué par les gens qui n’y connaissent rien. »
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