Un 4e titre de suite pour l'Espérance, l'US Monastir attachant 3e du championnat et vainqueur de la Coupe pour la première fois de son histoire, la JS Kairouanaise et le CS Hammem-Lif en Ligue 2 : retour sur un millésime 2019/20 passionnant.
El Tarajji (Espérance) comme une évidence
Sacrée championne de Tunisie 2019/20 sans concéder la moindre défaite, l’Espérance aura vécu un véritable ascenseur émotionnel lors de l’exercice écoulé. L’équipe de Bab Souikha abordait sa nouvelle saison avec un effectif chamboulé et plusieurs interrogations notamment sur le temps d’intégration des nouvelles recrues. Des doutes rapidement dissipés quand la bande à Mouine Chaabani a épaté les plus sceptiques avec un véritable récital à la phase aller…
La reprise fut beaucoup plus timide, les Giallorossi ne vont guère convaincre après ce « Restart » du championnat en ne perdant certes pas, mais en enchaînant les matchs nuls et les performances moyennes. Une situation assortie d’un rendement dont le public était peu habitué malgré le bilan extrêmement positif de la saison : 30e titre de champion avec la meilleure attaque (41 buts marqués) et la meilleure défense du championnat (12 buts encaissés) avec, en prime, une Supercoupe de Tunisie remportée face au CSS (0-0, 5-4 aux TAB).
Ceci étant, la défaite en finale de la Coupe de Tunisie face à l’USMo pourrait laisser des traces.. l’Espérance devra composer avec une nouvelle donne : un entraîneur dos au mur et un grand lifting de l’effectif qui obligera le club à écrémer son groupe pour ne garder que les meilleurs étrangers…Une chose est sûre : face à l’ultra exigence de ses supporters, l’Espérance n’aura pas le temps de digérer sa fin de saison..
L’US Monastir, la surprise du Chef.
Jamais l’équipe de Monastir n’a disputé une coupe africaine de son histoire… Une anomalie pour ce grand club (fondé en 1923) qui nous a sorti une saison pleine d’émotions et nous a fait vibrer jusqu’au bout. S’il n’a pas pu se battre pour le titre, l’USMo a fini beau troisième devant des équipes comme l’Etoile du Sahel ou le Club Africain.
Plutôt solide et audacieuse, l’équipe de Lassaad Jarda, qui a poursuivi le travail entamé par son prédécesseur Lassad Dridi en recrutant très malin et en faisant confiance à des éléments en manque de confiance, a su sublimer son équipe et la métamorphoser jusque dans son fonctionnement au quotidien. Avec un Bechir Ben Said impérial dans la cage, une défense très compacte et un Elyes Jelassi ressuscité et au service du meilleur buteur du championnat, le nigérian Anthony Okpotu, le Monastir façon Jarda n’avait plus autant suscité l’adhésion et l’enthousiasme des observateurs du football tunisien.. La victoire en finale de la Coupe Habib Bourguiba face à l’Espérance de Tunis (imbattable jusque là sur le plan national) est venue couronner les efforts d’une saison exceptionnelle et la récompense d’un travail remarquable.
Mais gare aux lendemains qui déchantent : le président Ahmed Belli doit vite préparer une saison qui s’annonce « spéciale ». L’équipe sera attendue et devra se battre pour rester en haut du tableau et jouer les premiers rôles en coupe de la Confédération. Comme on dit souvent, le plus dur n’est pas d’arriver au sommet, mais d’y rester… les Monastiriens sont prévenus !
L’Etoile et le Club Africain, les grands perdants..
Si le CSS a su tirer son épingle du jeu en terminant à la deuxième place du classement, garantissant ainsi une place en Ligue des Champions africaine, les deux autres clubs du Big 4 ont vécu une saison « très moyenne ». L’ESS disputera la coupe de confédérations (c’est déjà ça) et le Club Africain a lâché des points précieux pour terminer à une décevante 5e place..
Ce bilan très « maigre » pour les deux grandes écuries, est avant tout lié à de mauvais choix stratégiques opérés en début de saison, une gestion administrative très instable et des effectifs irréguliers et insuffisants. Mais l’espoir faisant vivre, le destin de ces deux grands clubs demeure de jouer les premiers rôles.. Reste à savoir avec quel staff technique pour l’ESS, et avec quel effectif pour le Club Africain, qui fête dans quelques jours son centenaire…
La JSK et le CSHL en Ligue 2 au bout du suspens
Deux trajectoires pour un même verdict.. La saison prochaine, « El Chabiba » et « El Hamhama » se retrouveront à l’échelon inférieur, bien loin des standards de la LP1 et de l’élite. Si pour la JSK, l’issue s’est avérée « logique » et est venue conclure des mois de galère (joueurs impayés) et de mauvais choix sportifs (six coaches utilisés en une saison), le CSHL avait, lui, son destin entre les mains, mais a échoué chez lui face au Stade Tunisien.
Ces deux relégations ne doivent pas nous faire oublier le sauvetage miraculeux du CAB qui, grâce à un alignement des planètes, s’est maintenu in extremis malgré une défaite à Tataouine.. Un exploit pour beaucoup imputable à Kays Yaakoubi qui, en meneur d’hommes, a su galvaniser ses troupes en accordant une importance capitale au volet mental.. Mention très spéciale également, à Metlaoui de coach Mohamed Kouki et Tataouine (mené par un Hamadi Dhaou ayant redonné sérénité et panache à l’équipe) qui ont réussi à se maintenir après une excellente phase post-covid..
Le bilan de la saison ..
Champion de Tunisie 2019-2020 : L’Espérance Sportive de Tunis
Vainqueur de la coupe Habib Bourguiba : l’Union Sportive Monastirienne
Qualifiés en CAF Champions League : EST et CSS
Qualifiées en CAF Confédération Cup : USMo et ESS
Descendus en Ligue 2 : JSK et CSHL
Meilleur buteur de la saison : Anthony Okpotu (Nigéria) 13 buts
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