Un 31e titre pour l'Espérance, l’Etoile et Ben Guerdane sur le podium, et le Stade Tunisien qui accompagne El Chabiba en LP2 : retour avec ce bulletin sur une année particulière à tous les étages..

L’Espérance : un premier de la classe sans véritable concurrence…

Sacrée championne de Tunisie pour la 31ème fois de son histoire (la cinquième de suite), l’Espérance aura vécu une saison globalement tranquille et maitrisée. L’équipe de Bab Souikha avait abordé le nouvel exercice avec un effectif renforcé (avec les arrivées de plusieurs internationaux à l’instar de Ben Moustapha, Nagguez, Marzouki, Chaalali, en plus de la prolongation des tauliers Ben Romdhane et Elhouni) et affichait des ambitions grandioses après un précédent exercice marqué par une élimination amère en quarts de finale de la Ligue des Champions et une défaite en finale de coupe de Tunisie. Si quelques interrogations persistaient, notamment sur la capacité de Mouine Chaabani à développer l’équipe er retrouver la dynamique des premiers mois exceptionnels en termes de résultats (avec 2 CAF CL), le président Hamdi Meddeb a renouvelé sa confiance en son staff technique et n’a pas lésiné sur les moyens de ses aspirations : un recrutement XXL et des postes dédoublés dans l’objectif de soulever tous les titres possibles.

Après un premier nul inaugural concédé à Radès face à Solimane, le collectif espérantiste est monté en régime et les individualités ont fait le reste… Le talent et la générosité dans l’effort d’un Mohamed Ali Ben Romdhane épatant, et qui a su se racheter après son faux départ à l’été 2020, a souvent fait la différence. Impliqué sur 7 buts (5 inscrits et deux passes décisives) en LP1, le milieu international tunisien a été décisif dans beaucoup de matchs. Sans oublier la solidité retrouvée de la paire Badrane-Yaakoubi ou l’apport d’Anis Badri, qui a fait son come-back au bercail au mercato d’hiver. La (faible) concurrence en championnat n’a jamais semblé inquiéter l’EST (qui s’est permise d’opérer un large turnover en vue de ses rendez-vous africains) ni profiter de ses rares faux pas. Il n’y a pas eu photo entre une équipe programmée pour aller sur le toit de l’Afrique et des adversaires secoués par de graves crises financières et administratives. Malgré ce titre, le public (ultra exigent) de l’EST ne rêve que de renouer avec un nouveau titre de Ligue des champions. Les prochains jours seront décisifs pour plusieurs acteurs, dont l’avenir se dessinera en fonction de la réaction montrée face au CR Belouizdad..

Mohamed Ali Ben Romdhane, l’homme fort de l’Espérance Sportive de Tunis

En élève studieux, l’ESS retrouve la CAF CL

l’Etoile du Sahel a su tirer son épingle du jeu en terminant à la deuxième place du classement, garantissant ainsi une place en Ligue des Champions africaine. Si elle n’a pas pu se battre pour le titre, l’ESS fait un beau dauphin. Plutôt solide (14 victoires, 5 nuls et 6 défaites), avec des cadres retrouvés tels que Balbouli, Chikhaoui, Kechrida et Lahmer, la résurrection d’un Meziani retrouvé, sans oublier Sfaxi qui termine meilleur buteur de l’exercice actuel et les jeunes Naouali, Kayramni et Haj Mahmoud qui ont montré de belles promesses. L’Etoile façon Dridi (qui termine meilleure attaque avec 46 buts) n’a pas à rougir de sa saison et ce, malgré le contexte économique très compliqué et un début de saison mouvementé. Mais gare aux lendemains qui déchantent : si Charfeddine résiste encore à la pression des supporteurs, le club est sous la menace de la FIFA au vu des litiges à venir. Plusieurs cadres sont en fin de contrat cet été et l’inter-saison s’annonce très électrique à Sousse..

L’Etoile termine la saison à une honorable deuxième place

L’US Ben Guerdane : Podium à tout prix pour l’élève turbulent de la LP1..

Solide, agressive et audacieuse, l’équipe de Ben Guerdane, a poursuivi le travail entamé depuis quelques saisons, en recrutant très malin et en permettant à des éléments en manque de confiance en LP1 de se relancer (Brigui, Zekri, Jerbi, Akremi et Hamrouni pour ne citer qu’eux). Arrivé dès la deuxième journée sur le banc de club sudiste, Hassen Gabsi a su sublimer son équipe et la métamorphoser match après match. Avec un Ali Ayari impérial dans la cage, une défense très compacte, deux latéraux très offensifs et un Omar Zekri ressuscité et au service de son équipe, l’US Ben Guerdane n’avait jamais autant suscité l’enthousiasme des observateurs du football tunisien. Cette troisième place (remportée in extremis) est venue couronner un exercice remarquable pour l’USBG.

Mais attention : La direction doit vite préparer une saison qui s’annonce « spéciale ». L’équipe sera attendue et devra se battre pour rester en haut du tableau et jouer les premiers rôles en coupe de la Confédération. Comme on dit souvent, le plus dur n’est pas d’arriver au sommet, mais d’y rester… Les sudistes sont prévenus !

L’US Ben Guerdane d’Ayoub Tlili jouera la CAF Cup grâce à sa troisième place cette saison

La JSK en véritable «cancre», le Stade Tunisien redouble..

Deux trajectoires pour un même verdict.. La saison prochaine, « El Chabiba » et « El Baklawa» se retrouveront à l’échelon inférieur, bien loin des standards de la LP1 et de l’élite. Pour la JSK (promue au terme d’un barrage après la disqualification de Chebba), le verdict s’est avéré « implacable » et est venu conclure des mois sombres (joueurs impayés) et de mauvais choix sportifs (6 coachs utilisés en une saison). Le comportement général douteux (autour des paris sportifs sur certains matchs) a couronné un spectacle pathétique qui n’honore pas l’histoire de ce pilier du football tunisien.

Le Stade Tunisien avait son destin entre ses mains, mais a échoué chez lui face au Club Africain. Si la (mauvaise) gestion de Jalel Ben Aissa et la phase retour catastrophique ont beaucoup contribué à ce triste échec du club de Bardo, certaines circonstances sur les deux dernières journées de la LP1 sont venues achever les derniers espoirs des coéquipiers de l’héroïque Ali Jemal…

Le Stade Tunisien ira en deuxième division après un exercice très compliqué

Ces deux relégations ne doivent pas nous faire oublier le sauvetage miraculeux du Club Africain qui, grâce à une phase retour exceptionnelle (le club est invaincu sur les 14 derniers matchs), s’est maintenu in extremis face au Stade Tunisien. Un exploit pour beaucoup imputable à Montassar Louhichi qui, en meneur d’hommes, a su galvaniser ses troupes en faisant confiance à ses tauliers (Iffa, Dhaouedi, Khelifa ou Yahia..).. Mention très spéciale également, à Metlaoui de coach Mohamed Ali Maalej et le CAB de Sami Gafsi qui a redonné sérénité et panache à l’équipe pour réussir à se maintenir après un excellent sprint final.