Chaque semaine, Ettachkila invite une volleyeuse pour parler carrière, coups de cœur, anecdotes… Place dans ce numéro à la coqueluche du volleyball tunisien, maman au parcours hors pair et récente championne des Émirats arabes unis : Nihel Kebaier.
Qu’est-ce qui te distingue des autres ?
Mes cheveux peut-être (rires).
Que représente le volleyball pour toi ?
Un choix de vie. La satisfaction d’atteindre une finale et de la gagner est quelque chose d’unique.. Ce sont des émotions que seul le sport peut procurer. Il faut le vivre pour pouvoir le comprendre.
Envers quoi es-tu la plus reconnaissante ?
Dieu merci, durant ma carrière sportive je me suis mariée, j’ai eu un enfant adorable tout en continuant à être performante et à remporter des trophées. J’en suis énormément reconnaissante.
Quelle est la joueuse la plus forte que tu as affrontée ?
Aya Hamdy El-Shamy (internationale égyptienne d’Al-Ahly, ndlr)
La joueuse la plus fêtarde, celle qui met le plus d’ambiance ?
Ahlem Trayi et l’incontournable Maïssa Lengliz.
Une joueuse perdue de vue avec qui tu aimerais renouer contact ?
La centrale Massara Ben Halima, mon ancienne coéquipière au Club Sportif Sfaxien et en Équipe Nationale
Trois volleyeuses ou volleyeurs que tu admires ?
Saddem Hmissi (actuel libero de l’Espérance Sportive de Tunis et son époux, ndlr), Micah Christenson (passeur des USA) et la pointue serbe Tijana Bošković.
Ta plus grande fierté ?
Le fait de représenter la Tunisie dans les compétitions internationales.
Ton plus grand regret ?
Avec mon actuelle expérience aux Émirats arabes unis, je me dis que j’aurais pu partir plus tôt à l’étranger. D’ailleurs un conseil que je donne aux jeunes : avant de contracter sur 10 ans, pensez d’abord à votre carrière et à votre développement.
Le moment le plus marquant de ta carrière ?
Au Championnat arabe des clubs 2019 avec le Club Sportif Sfaxien, on est menées en demi-finale lors du tie-break (9-14) face au Sporting Egypt. On revient de nulle part pour enlever ce match avant de remporter le titre devant une formation d’Al-Ahly qui restait sur une série d’invincibilité de 60 matchs. Un scénario incroyable ! C’est d’ailleurs, à ce jour, le seul titre arabe au palmarès du volleyball féminin tunisien.
Le moment de ta carrière où tu t’es sentie la plus forte ?
Les matchs devant le public du CSS. Ça me donnait l’impression d’être une super-héroïne.
À quoi as-tu renoncé ?
À de précieux moments en famille dans ma belle ville natale d’El Haouaria
Une anecdote que tu n’as jamais racontée ?
En 2020, je suis enceinte de sept mois mais je m’entraîne encore avec le Club Féminin de Carthage. Le coach Kamel Rekaya me fait confiance pour jouer un match crucial en championnat (contre le CSS, ndlr). Au début, j’étais assez tendue mais avec les encouragements des filles et du staff, mon appréhension s’est transformée en une incroyable force. J’ai joué quelques points et nous l’avons emporté. Je tiens d’ailleurs à remercier la famille du CFC pour ce moment. Une telle expérience nous prouve qu’il est possible de concilier grossesse et sport de haut niveau. Nous sommes nos propres limites comme on dit.
Comment on fait justement pour être à la fois maman et sportive de haut niveau ?
Je suis d’abord une passionnée de sport et de volleyball donc je fais ce qu’il faut pour être toujours à mon niveau, avec l’organisation et les sacrifices que cela implique au quotidien. Je dois aussi remercier ma mère qui m’a beaucoup aidée en s’occupant de mon fils.
En bref
Poste : Passeuse
Taille : 175cm
Clubs successifs :
- Aigle sportif d’El Haouaria (2006 à 2012)
- Club Sportif Sfaxien (2012 à 2019)
- Club Féminin de Carthage (2019 à 2023)
- Sharjah Women Sports Club (en cours)
Palmarès :
- 6 Championnats de Tunisie
- 1 Championnat arabe des clubs (2019)
- 9 Coupes de Tunisie
- 5 Supercoupes de Tunisie
- 1 UAE First League (2024)
- 1 médaille d’argent au Championnat d’Afrique des Nations U23 (2014)