La compagnie aérienne Qatar Airways étudie depuis quelques mois la signature d’un partenariat de quatre ans avec le Club Africain.
Le montant global de ce nouveau partenariat n’a pas été officiellement communiqué, mais il est estimé entre 7 et 10 millions d’euros selon une source proche du club de Beb Jedid (Soit ~25 millions de dinars).
Qatar Airways, transporteur officiel de la Fédération internationale de football association (FIFA) et partenaire de plusieurs clubs prestigieux dans le monde comme l’AS Rome (Italie), Boca Juniors (Argentine) ou encore le Bayern Munich (Allemagne), s’intéresse également au marché de l’Afrique à travers ce deal avec le club tunisois.
Ce partenariat s’étendrait jusqu’en 2024 (rappelons qu’en 2022, le Qatar organisera la Coupe du monde de football, du 21 novembre – 18 décembre) et verrait le CA toucher jusqu’à 6 millions de dinars par an.
Un partenariat avec Ooredoo
Ce «futur» gros contrat n’est pas le premier dans son genre entre les deux parties, il a été précédé par un autre deal entre l’opérateur téléphonique Qatari Ooredoo Tunisie et le Club Africain, qui ont renouvelé en novembre dernier leur contrat de sponsoring pour les deux saisons 2019-2020 et 2020-2021. Ce contrat d’une valeur de 5 millions de dinars (2,5 Million DT par saison) est d’une importance vitale pour le CA
Les Qataris qui travaillent sur un programme spécifique du centenaire du Club de Bab Jedid, savent pertinemment l’importance de développer leur image à travers l’une des bases populaires les plus importantes en Tunisie. Grâce à ce partenariat, Ooredoo et le Club Africain ont lancé, depuis 2015, l’offre CA mobile qui compte aujourd’hui plus de 150 mille abonnés et qui fait bénéficier au CA de près de 2 millions de dinars additionnels en commissions par an.
Un deal politico-sportif
Le Club Africain qui fait face à une dette gigantesque estimée à 30 millions de dinars, cherche en urgence à augmenter ses recettes et ses revenus globaux de sponsoring. Si la solution d’un grand front de sauvetage clubiste a échoué pour des raisons inconnues (un désaccord entre ses sages et en particulier Farid Abbes et Hammadi Bousbii), les fortes ambitions et la présence médiatique de Youssef Chahed n’ont échappé à personne. L’ex chef du gouvernement et le président actuel du mouvement «Tahya Tounes», cherche à jouer (discrètement) un rôle majeur dans la résolution de cette crise et bénéficier éventuellement d’un grand réservoir électoral avant les élections présidentielles de 2024 (un scénario à la Slim Riahi)
Conscient de l’importance de ce club et ses fans dans la société tunisienne, le parti Ennahda n’est pas resté les bras croisés et a ainsi essayé de jouer également sa carte pour trouver une issue à la situation alarmante du Club Africain. Ainsi, et forts de leur proximité historique avec les Qataris, les dirigeants Nahdaouis mettent tout en œuvre pour les inciter à signer ce partenariat et sauver la tête de Abdessalem Younsi. L’enjeu politique est énorme pour eux, mais également pour le Qatar qui garde toujours un œil sur la compagnie Tunisair (qui passe par de grosses difficultés économiques liées à la conjoncture mondiale actuelle).
Des clauses à respecter
Outre l’objectif géopolitique du Qatar qui cherche également à consolider sa place dans un monde arabe de plus en plus divisé, le Club Africain qui pèse avec sa position de leader en Tunisie sur le volet digital (1,8 millions de fans), doit se doter d’un site web moderne, d’une administration en place (le nom de Mahdi Gharbi est avancé comme futur directeur général exécutif) et d’une structuration stable, pour pouvoir répondre aux exigences des Qataris.
Les prochains jours seront décisifs pour le Club Africain, son avenir et ses supporters. Le président de la Fédération Tunisienne de Football, Dr Wadii El Jarii, joue un rôle important dans ce deal, pour conclure un partenariat historique pour le club centenaire, le football tunisien et la compagnie Qatarienne. Affaire à suivre …