Il est peut-être l’agent de sécurité le plus célèbre de France, celui qui a lié au fil des années, une sincère amitié avec Cyril Hanouna, le très connu animateur d'origine tunisienne, de Touche Pas à Mon Poste. Mokhtar Guetari, est également un rugbyman qui a évolué en équipe nationale Tunisienne.
Nous sommes allés à la rencontre de Mokhtar, le deuxième ligne du RC Suresnes (Fédérale 1),qui nous a parlé de sa passion pour le rugby, de son rapport avec la Tunisie et son aventure avec les aigles de Carthage. Entretien.
ETTACHKILA. Bonjour Mokhtar, peux-tu te présenter pour les suiveurs et lecteurs d’Ettachkila qui ne te connaissent pas ?
MOKHTAR. Bonjour à vous, je m’appelle MOKHTAR GUETARI , je suis originaire de Caen dans le Calvados. Je suis arrivé à Paris, au début des années 2000, pour jouer au rugby à Cergy-Pontoise Rugby (95) puis, au Rugby Club de Suresnes (92). En Tunisie, je suis originaire de la ville de Bizerte. J’essaie d’y aller trois à quatre fois par an, car j’ai un lien très fort avec la Tunisie.
ETTACHKILA. Tu peux nous parler un peu plus de ton rapport avec le sport et le rugby en particulier ?
MOKHTAR. Je pratique le rugby depuis plus de 25 ans. Depuis mon enfance, je ne pouvais pas m’échapper du ballon ovale. Après mes débuts au Rugby Caen Sud, j’ai rejoint Cergy durant trois saisons, puis Suresnes. Sur le terrain, j’évolue en deuxième ligne [5] qui est un poste qui demande beaucoup d’efforts sur les phases offensives et défensives. Je peux également jouer un peu plus haut, au poste de pilier [3], où je dois principalement former la mêlée et fournir une force de poussée pour l’équipe.
A Caen, j’habitais rue de la Pomme d’Or, à la Grâce-de-Dieu. L’appartement donnait sur le terrain de Caen Sud.
Mokhtar sur le site actu.fr
Je suis un amoureux de tout type de sport, le rugby en premier, mais également du football, je suis supporter du Stade Malherbe de Caen, ma ville d’origine [Mokhtar est aussi supporter du PSG, il a assuré la sécurité de Zlatan Ibrahimovic au Parc des Princes], de la Boxe, la NBA et même du Football Américain. Enfin, je supporte le club de ma ville en Tunisie, les Requins du Nord, le Club Athlétique Bizertin [Sourire].
ETTACHKILA. Quel est ton point de vue sur l’Ovalie en Tunisie?
MOKHTAR. Sincèrement, en Tunisie il y a beaucoup [beaucoup beaucoup] de potentiel et de bons joueurs. Que ce soit chez les filles ou les garçons, le vivier est énorme, mais malheureusement, il y a un manque flagrant de moyens … Des bastions comme Nabeul, Jammel, Tunis ou même Béja, possèdent de bonnes infrastructures sportives pour développer la pratique du rugby. Mais, soyons honnêtes, peu de monde s’intéresse au rugby en Tunisie, à part peut-être l’entourage des joueurs, malgré que nous avons failli participer à la Coupe de Monde en 2011.
[Pour les qualifications de la zone Afrique à la coupe du monde 2011, la Tunisie a manqué la dernière marche contre la Namibie (18-13 et 22-10). Lors des barrages, la Tunisie s’est inclinée en demi-finale face à la Roumanie (56-13)].
N’oublions pas également que l’équipe de Tunisie de rugby à sept a fait plusieurs fois le circuit du World Rugby Series et quelques Coupes de Monde. Ma génération a bien été suivie et nous avons tout fait pour passer le relais aux plus jeunes. Malheureusement, la situation reste difficile malgré que j’essaie, à mon niveau, d’apporter du soutien avec un autre ami du circuit.
ETTACHKILA. Selon toi, quels seraient les moyens à mettre en ouvre afin de combler le fossé abyssal entre la Tunisie et les autres nations émergentes du Rugby mondial, notamment la Namibie ?
MOKHTAR. Historiquement, nous n’avons pas un si grand fossé avec la Namibie. Il y a de ça quelques années, on les battait en Tunisie au stade Chedly Zouiten (ya hassra) pendant les qualifications à la coupe de Monde, zone Afrique. J’ai beaucoup de souvenirs qui me reviennent d’un coup … Nous étions un groupe très solidaire, une bande de frères. Après, il ne faut pas se voiler la face, le moyen le plus important pour réussir à rattraper les autres nations, c’est l’argent. Payer les joueurs, s’acheter du matériel ou développer l’infrastructure, ça demande beaucoup de moyens financiers. N’oublions pas une chose, les joueurs du rugby qui se battent pour leur pays, leur patrie et le drapeau n’ont aucun salaire ni prime. La plupart n’ont pas un travail fixe, ils ont même délaissé leurs études pour se concentrer sur leur passion, qui est le rugby …
Je pense qu’on doit multiplier les stages à l’étranger, car ça aide beaucoup pour l’apprentissage des jeunes joueurs. Il faut également penser à mettre des gens plus compétents à la Fédération, et faire participer beaucoup plus les anciens joueurs aux prises décision.
ETTACHKILA. Quels sont les joueurs de Rugby qui t’ont marqué étant jeune ?
MOKHTAR. C’est vrai que j’avais quelques idoles de l’ovalie, comme l’emblématique ailier des All Blacks, Jonah Lomu (RIP), le demi d’ouverture de l’Angleterre, Sir Jonny Wilkinson, la Panthère noire des XV de France, Émile Ntamack,et enfin, Abdelatif Benazzi, le premier rugbyman d’origine maghrébine à avoir intégré les bleus. Je suis toujours le TOP 14 et j’aime bien le Stade Français et le Stade Toulousain, mais je supporte aussi tous les clubs où mes potes jouent, que ce soit en top 14 ou en pro D2 (sourire).
ETTACHKILA. Pour rester dans l’actualité, ton avis sur l’arrêt des compétitions sportives en lien avec le COVID-19 ?
MOKHTAR. Mon avis sur le sujet ? Je comprend les raisons sanitaires, mais sincèrement, on s’ennuie un peu, que ce soit devant la télé, pour aller travailler et surtout pour jouer et s’éclater. Cependant, l’essentiel est de respecter les règles et d’être en bonne santé. Bientôt, nous aurons des jours meilleurs, INCHALLAH !
Неудержимые 4
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