Méconnue du grand public, l'équipe d'Oman, prochain adversaire de la Tunisie en quart de finale de la Coupe Arabe, a attiré l’attention lors de ses dernières sorties en éliminatoires de la Coupe du Monde (avec notamment une victoire en terres japonaises), et plus récemment en phase de groupes de la Coupe Arabe, où elle s'est qualifiée à la 2éme place après avoir notamment étrillé le Bahreïn 3-0. Tout ce qu'il faut savoir sur le jeu Omanais dans cette analyse d'avant-match..
Voici les principaux enseignements de l’équipe du Sultanat lors des différentes phases de jeu :
En phase défensive :
Face à la construction adverse, les Omanais ne pressent pas, ils restent en bloc médian en 4-4-2. L’équipe est attentiste et a une bonne gestion de la profondeur en cas de jeu long adverse. En phase défensive finale, le bloc devient bas, en 4-4-2. Il est à souligner que les 2 avants ne participent pas à cette phase.
Pour résumer, l’équipe d’Oman défend à 8 joueurs, en 4-4 ou 4-1-3, un bloc très serré et bas face auquel il sera difficile de passer par le milieu de terrain en débordement (ce qui a été l’une des clés du match des Aigles de Carthage face aux Émirats). En revanche, le futur adversaire de la Tunisie accuse un vrai point faible devant les centres adverses face à des équipes puissantes dans le jeu aérien, face aux remises en retrait où les milieux ne suivent pas, et face aux appels au 2éme poteau, comme l’illustrent les vidéos suivantes :
Situation 1 : Bloc bas en 4-1-3, défaut dans le coulissement de la ligne médiane qui permet au joueur Qatari de déborder
Situation 2 : Bloc bas en 4-1-3, fragilité dans le jeu aérien et en 2éme balle.
Situation 3 : L’attaquant japonais venant au 2éme poteau est non marqué. Par contre le bloc est bien placé face aux débordements.
En phase offensive :
En construction, Oman évolue en 4-1-3-2 et ne prend pas beaucoup de risques face au pressing adverse. Le circuit préférentiel se construit plutôt sur les côtés.
En phase offensive finale, c’est un 3-1-2-4, avec 3 défenseurs fixes et un milieu proche. C’est également un jeu direct sur les attaquants de pointe, dangereux si on leur laisse les espaces. Les milieux aussi plongent dans la surface et on peut retrouver 3 à 4 joueurs devant, attendant un centre qui vient de l’un des côtés. Les vidéos ci-après illustrent ces situations :
Situation 4 : But face au Qatar : l’attaquant Al Hajri est puissant et fort dans le jeu aérien.
Situation 5 : Présence en surface, suivi des milieux, supériorité numérique dans la surface.
Les transitions
L’Oman est une équipe de transitions par excellence; le fait d’épargner 2 joueurs de la phase défensive sert à préparer la transition offensive. On cherche systématiquement un jeu long sur ces 2 joueurs, avec l’arrivée rapide des milieux pour créer le surnombre, comme l’illustrent ces deux vidéos :
La transition défensive est déjà bien préparée, dès la phase offensive, avec des joueurs qui restent en défense. Le repli est rapide et il n’est pas aisé de pouvoir perturber cette équipe sur un jeu de contre.
Les clés du match
En phase offensive, essayer de créer un surnombre, avec des joueurs puissants, pour profiter de la faiblesse des Omanais dans la surface. Pour cela, il est important d’avoir une bonne qualité de centre par des joueurs qui excellent dans cet exercice.
En phase défensive, presser les Omanais avec un bloc large pour empêcher la sortie de balle sur les côtés, un pressing en 4-5-1 serait idéal. En phase défensive finale, défendre haut, en bloc médian, les Omanais sont dangereux s’ils s’approchent de la surface.
Transitions défensives : garder au moins 3 joueurs en défense, lorsqu’on est en possession, pour qu’on soit prêts au cas d’une transition rapide de l’adversaire.
La méfiance est donc de mise pour nos Aigles
Formation suggérée et plan
- 4-1-2-3 en phase offensive (comme l’illustre la figure ci-dessous), Fakhreddine Ben Youssef en pointe pourrait apporter une suprématie physique dans la surface, Firas Ben Larbi et Sliti sur les côtés pour les centres, Hannibal Mejbri et Mohamed Ali Ben Romdhane en relayeurs qui plongent pour la deuxième balle. Ces 2 derniers joueurs ayant une bonne qualité de frappe près de la surface, face au bloc bas Omanais.
- Pressing en 4-5-1 pour bloquer les côtés.
- Défendre en 4-5-1, loin de la surface.
Analyse réalisée par Anis B.