Tunisie – Ligue 1 : la FTF suggère une reprise du championnat fin mai. Pourquoi cette décision est déraisonnable ?

Dans un communiqué publié ce jeudi, le bureau fédéral de la FTF a pris plusieurs mesures concernant les championnats de Ligue 1 et Ligue 2, laissant entrevoir une éventuelle reprise des activités fin mai, « à condition d’obtenir l’autorisation des autorités concernées ».

Une période de préparation d’au moins trois semaines sera accordée aux clubs avant la reprise des matchs officiels, sachant que la reprise des entraînements ne se fera qu’avec l’autorisation des autorités concernées.

La FTF exclut donc l’arrêt définitif des championnats, et envisage une reprise avec comme condition sine qua non l’autorisation des pouvoirs publics.

Dans le cas où les rencontres iraient au-delà du 30 juin 2020 :

• Prolongation des contrats des joueurs professionnels jusqu’à la fin du championnat, mais pas au-delà du 30 novembre 2020.
• Report de la fenêtre des transferts de la saison prochaine.
• Suspension de la validité des nouveaux contrats et accords signés pour la nouvelle période des transferts de la saison prochaine.
• En cas de chevauchement entre l’ancien et le nouveau contrat, la priorité sera accordée au premier contrat et à l’ancien club.
• Sur la reprise des entrainements : la FTF requiert la possibilité de « soumettre une demande aux autorités concernées afin de permettre aux clubs de reprendre les entraînements dans les plus brefs délais, à travers des groupes comprenant 5 voire 6 joueurs. Ces groupes seront séparés dans des espaces ouverts et selon un planning qui s’étale tout au long de la journée. »

Une décision assez saugrenue compte tenu du flou attenant à l’extinction de la pandémie. A l’heure actuelle, tous les secteurs sont mis à l’arrêt, bien entendu le football et les championnats internationaux ne sont pas épargnés.

Ainsi, il semble périlleux et prématuré de programmer une éventuelle date de reprise, alors que le monde entier est suspendu. Il ne s’agit pas d’être pessimiste, mais plutôt de faire preuve de réalisme. La sortie du confinement sera longue, tout comme le retour à la normale.

Fabriquer des masques adaptés pour les joueurs, oui mais ?

Le président de la FTF, Wadie Jary a chargé la présidente de la commission médicale du bureau fédéral docteur Saida Ayachi d’étudier la possibilité de fabriquer des masques de protection adaptés aux joueurs. L’objectif affiché ici est de parvenir à organiser des entrainements et disputer des rencontres officielles, sans risque sanitaire pour les joueurs.

Une initiative certes saluable, mais insuffisante, quand on sait que le virus du Covid-19 peut survivre plusieurs jours sur des surfaces inanimées telles que les poignées de porte ou les objets.

Le déconfinement, quid du jour d’après ?

Une chose est sure, il y aura un avant et un après.
Un arrêt définitif du championnat aurait de lourdes conséquences, certes… Mais la priorité est ailleurs. Alors que la Tunisie se trouve en plein pic épidémique du coronavirus, le déconfinement sera mis progressivement, par étapes, comme l’a laissé entrevoir le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh.

Le flou concernant la date de déconfinement et sa mise en œuvre subsiste.

Il faut également envisager les répercussions d’une reprise sur la santé physique des joueurs. A l’heure actuelle, les joueurs essaient, tant bien que mal, de maintenir un niveau physique en suivant les préconisations et les programmes élaborés par leurs préparateurs physiques, mais qui demeurent limités par les exigences du confinement.

L’inactivité, à laquelle s’ajoute la problématique de l’assiduité, peuvent également fragiliser le sérieux et le professionnalisme des joueurs. Une chose est sure, la reprise ne sera pas anodine et homogène pour tous les joueurs.

Il en est de même pour la question des blessures

Le risque de blessures musculaires aura tendance à croître. Faire du vélo d’appartement ou un footing n’a rien à voir avec les entrainements en club. Une perte de rythme qui peut être synonyme de blessures musculaires, en particulier pour les joueurs les plus fragiles.

Le retour à la normale est donc à prendre avec des pincettes et surtout à anticiper sur tous les plans : tant sanitaire que physique.